De drôles de démocraties
C’est un bien piteux état que nous offrent les grandes démocraties de ce monde, ou du moins celles qui se présentent comme tel et qui croient avoir droit de regard sur tout ce qui se passe dans les autres pays du monde, se permettant par là même un droit d’ingérence, des remontrances au nom des grands principes de cette même démocratie, et parfois même des incursions militaires sans se soucier de la souveraineté des États.
À leurs yeux, leur modèle démocratique les met au-dessus de tout le monde, et leur donne des droits dont ils usent et abusent sans limite aucune. Et pourtant leur fameuse démocratie n’est pas au meilleur de sa forme, et est bien malmenée par justement ces leaders-donneurs de leçons. Et quand il s’agit de leur personne ou de leur proche la démocratie et la loi peuvent attendre.
Et en ce point nous avons, et dans les faits, ce qui se passe dans la plus grande démocratie au monde, et j’ai nommé les États-Unis d’Amérique, et la prétendue terre des droits de l’homme, et j’ai nommé la France. Dans ces pays, le spectacle qui est donné par leurs présidents est tout simplement affligeant.
En Amérique, Joe Biden, qui devra quitter le bureau oval dans quelques jours, ne s’est pas gêné pour dégainer une grâce en faveur de son fils Hunter l’exonérant de ses condamnations fédérales en matière d’armes à feu et d’impôts, invoquant que ces condamnations étaient motivées par des considérations politiques. Un abus présidentiel vite exploité par les avocats du prochain président Trump, qui ont à leur tour demandé d’arrêter toutes les poursuites judiciaires contre leur client, avançant là aussi que la justice a obéi dans ces affaires à des considérations et des injonctions politiques. Autrement dit, tout ce qu’on nous a fait croire sur l’indépendance totale de la justice dans cette grande démocratie se révèle être un mensonge et un canular remis en cause, au plus haut degré, par deux présidents censés être les garants de la Constitution.
Et puis, il y’a la France. Un pays qui est en train de plonger chaque jour davantage dans le chaos voulu par un président imbu de sa personnalité et refusant de reconnaître ses erreurs successives. Un pays qui jusqu’à ce jour n’a pas de budget et qui croule sous le poids de la dette alors qu’il devient quasiment insolvable. Car il faut savoir que la France a besoin d’emprunter 300 milliards d’euros pour faire tourner la machine en 2025, c’est-à -dire qu’elle doit s’endetter chaque jour d’un milliard d’euros. Et tout cela sans gouvernement et avec un parlement disloqué et sans majorité à cause de la lumineuse idée du très intelligent Macron qui a dissout le parlement alors que rien ne l’obligeait, et qui a décidé par la suite de nommer un Premier ministre issu d’un parti classé bon dernier lors du vote. Un président qui a tourné le dos à l’épine dorsale de toute démocratie à savoir la sanction des urnes et qui a ignoré le choix du peuple, refusant toujours de parler d’erreur, mais prétendant que sa décision de dissolution n’a pas été comprise. Mais que peut-on attendre d’un homme qui a bafoué la légalité internationale en allant s’aligner sur les thèses du régime coloniale du Makhzen et de priver, ou du moins de tenter, de priver, le peuple sahraoui de son droit à l’autodétermination comme le stipulent les résolutions de l’ONU.
Par Abdelmadjid Blidi