La haine détruit tout, même les pays
A moins de deux mois du 63e anniversaire des accords d’Evian, qui ont acté l’indépendance de l’Algérie après 132 années d’une affreuse colonisation, les perdants, c’est-à-dire l’extrême droite revancharde, refusent d’admettre la réalité. Celle que la France a bel et bien quitté l’Algérie, que l’Algérie est aujourd’hui la troisième puissance économique en Afrique et dispose de la deuxième armée du continent africain. La France, qui, par la faute des énergumènes qui ont infiltré son discours politique, a perdu son rang de premier partenaire de l’Algérie, doit comprendre que son intérêt est dans une meilleure considération de sa relation avec un pays indépendant et puissant qu’est devenue l’Algérie.
Les autorités algériennes et le peuple n’éprouvent aucun complexe à développer les relations entre les deux pays, mais à la seule condition de considérer l’Algérie comme un État à part entière. Il faut dire que l’écrasante majorité du peuple français est dans cette logique, à l’exception d’une minorité de nostalgiques qui veulent retourner aux temps anciens des colonies. Cette catégorie de Français alourdit, voire rend impossible tout dialogue mémoriel entre l’Algérie et la France. Toujours dans l’invective et l’insulte, les extrémistes de droite démolissent systématiquement chaque initiative, d’où qu’elle vienne.
Les débats sur la mémoire et l’histoire doivent se fonder sur des faits, des témoignages et une volonté de réconciliation plutôt que sur des discours haineux ou révisionnistes. L’Algérie et la France partagent une histoire indissociable, marquée par des luttes pour la liberté et la dignité. Le temps est venu pour les deux nations de se tourner vers l’avenir, en se basant sur le respect mutuel et la coopération.
Pour l’Algérie et les Algériens, il n’y a aucun mal à édifier un partenariat constructif dans divers domaines, au même titre que ce qui se fait avec l’Italie, l’Allemagne, la Turquie et bien d’autres pays à travers le monde. L’économie, la culture, l’éducation et la sécurité sont autant de domaines qui pourraient renforcer mutuellement des Nation. Cette attitude est d’autant plus souhaitable avec la France que plusieurs millions d’Algériens sont également Français. Toute cette population pourrait être un véritable pont permettant aux deux pays d’assumer un passé douloureux et tracer de belles perspectives d’avenir. L’Algérie, avec ses ressources naturelles et sa jeunesse dynamique, est objectivement un partenaire clé pour la France, notamment dans un contexte géopolitique mondial en mutation. L’Europe a besoin d’alliés solides en Afrique.
Mais les forces de la régression, aujourd’hui planquées dans les couloirs du ministère français de l’Intérieur, dans ceux de l’Assemblée nationale française et au Parlement européen, travaillent à réduire à néant tout rapport entre l’Algérie et la France. Ce travail de sape n’honore pas la 7e puissance mondiale qui se trouve être le pays des lumières.
Par Nabil.G