EDITO

Seule la légalité internationale

Le diplomate italo-suédois Staffan de Mistura a pris ce lundi ses fonctions de nouvel émissaire des Nations unies pour le Sahara occidental. Une prise de fonction déjà torpillée par le conseil de sécurité qui a prorogé pour un an, le mandat de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO). Une prorogation qui interroge quant à son parti pris et dans les missions mêmes de la Minurso. Un fait clairement refusé par l’Algérie qui a annoncé qu’elle ne soutiendra pas cette résolution, affirmant dans un communiqué du ministère des affaires étrangères que « suite à l’adoption par le Conseil de sécurité des Nations unies de la Résolution 2602 (2021) portant renouvellement du mandat de la Minurso (Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara
occidental), l’Algérie exprime son profond regret quant à l’approche fondamentalement déséquilibrée consacrée par ce texte qui manque cruellement de responsabilité et de lucidité du fait du forcing malencontreux de certains des membres influents dudit Conseil. L’Algérie, qui exprime sa pleine compréhension des constats et conclusions de la partie sahraouie, ne soutiendra pas cette résolution partiale qui a pour effet de conforter les prétentions exorbitantes de l’Etat occupant (Maroc) dont elle encourage l’intransigeance et les manoeuvres visant à entraver et à pervertir le processus de décolonisation du Sahara occidental».
Le Maroc et ses alliés, en premier desquels vient la France, refusent en réalité de se soumettre à la légalité internationale et tentent, depuis plusieurs années déjà, de pervertir les efforts qui sont engagés par l’instance onusienne pour régler le conflit selon la Résolution 690 (1991) portant le Plan de Règlement accepté par les deux parties au conflit, le Royaume du Maroc et le Front Polisario, et adopté unanimement par le Conseil de sécurité. Leur objectif est de faire pencher la balance du coté du plan marocain consistant à mettre en oeuvre une large autonomie du Sahara occidental, dans une basse manœuvre occultant le droit des Sahraouis en tant que peuple à disposer de son droit légitime à l’auto détermination et à l’indépendance, dans un conflit qui est avant tout, et comme le stipule toutes les résolutions de l’Onu, une question de décolonisation. Une colonisation qui dure depuis plus de 45 ans et qui met en danger la stabilité de toute la région.

Par Abdelmadjid Blidi

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