EDITO

Tous dépendants des hydrocarbures

L’Algérie tire l’essentiel de ses revenus en devise de la vente des hydrocarbures. Elle en est dépendante. Sa principale ambition consiste à diversifier son économie pour renforcer ses ressources financières. Cela est un secret de polichinelle et le gouvernement y travaille depuis longtemps, avec, faut-il le souligner, un début de concrétisation de cette ambition à travers les prouesses, ces deux dernières années, du commerce extérieur. L’objectif fixé à 7 milliards de dollars d’exportation hors hydrocarbures est, en soi, une preuve que la machine se met en branle.
Cela étant dit, l’opinion publique fait une étonnante découverte grâce aux derniers développements que vit la scène géopolitique mondiale en raison de la guerre en Ukraine. On s’aperçoit, en effet, que l’Algérie n’est point le seul pays dépendant des hydrocarbures. Tout l’Occident vit actuellement une grave crise économique et financière, doublée d’une inflation galopante du seul fait de sa dépendance au pétrole et au gaz. Les gouvernements de l’Europe se sont rendus compte de cet état de fait. Et s’il y a 20 ans, les pays européens avaient investi dans le photovoltaïque et dans l’éolien, ils ne seraient que marginalement touchés par la crise actuelle.
Ainsi, comme l’Algérie qui s’est trop appuyée sur ses réserves en hydrocarbures pour financer son développement, sans trop réfléchir à rentabiliser d’abord ses recettes en diversifiant son économie, les Occidentaux paient aujourd’hui les conséquences de 30 ans de sous-investissement dans les énergies alternatives. Il était plus simple pour eux d’importer l’énergie fossile à bas prix pour faire tourner leurs usines. Pour les producteurs, comme pour les importateurs de l’or noir, l’équation est la même, bien que les premiers ont l’amont et le second l’aval. Entre les deux groupes de pays, c’est l’énergie qui commande la marche du monde.
Face à cette nouvelle donne qui fait que les Occidentaux s’en mordent les doigts et décident de penser à une stratégie pour ne plus retomber dans le même piège, l’Algérie devra profiter de cette conjoncture, inespérée, il y a quelques mois pour se concentrer sur la diversification de son économie. En attendant, les chiffres ahurissants du FMI témoignent de l’ampleur de l’effort financier à fournir pour assurer une transition énergétique parfaite. En effet, 1.000 milliards de dollars par an doivent être investis dans les pays les plus pauvres pour créer des emplois verts. La solution serait que les pays riches annulent la dette de ceux à faibles revenus. C’est une option envisageable. C’est pourquoi le timing est vraiment important. L’Etat algérien ne doit pas se laisser distancer…

Par Nabil.G

 

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