
La circulation urbaine à Aïn El Türck : la cacophonie à son paroxysme
La station balnéaire d’Aïn El Türck, joyau du littoral oranais, est aujourd’hui victime d’un fléau qui gâche le quotidien de ses habitants et ternit l’image de la ville : la congestion chronique du trafic routier, notamment en plein centre-ville.
Ce qui devrait être un lieu de détente et de flânerie estivale se transforme, chaque jour un peu plus, en un chaos routier difficilement supportable.
Le comportement de certains automobilistes zélés, pour ne pas dire inconscients, est au cœur de ce désordre. Dépassant toutes les règles élémentaires de conduite et de civisme, ils transforment chaque carrefour en scène de confrontation, chaque rue en champ de bataille. L’ouverture de l’artère principale à la circulation dans les deux sens, autrefois saluée comme une initiative salutaire, a tourné au désastre. Ce qui aurait dû fluidifier la circulation, est devenu, du fait de comportements inciviques, un véritable goulot d’étranglement. L’indiscipline règne en maître. Arrêts en double file, refus de priorité, stationnements anarchiques, manœuvres dangereuses… Le comble du ridicule ou de la provocation, est atteint lorsque certains conducteurs, dans un élan d’impunité manifeste, s’arrêtent au beau milieu de la route pour acheter une baguette de pain ou un sandwich chez le gargotier du coin, ignorant superbement les klaxons impatients derrière eux. C’est alors la grande débandade. Engueulades, insultes, parfois même échauffourées entre automobilistes, chacun persuadé d’avoir priorité sur l’autre. Ce tableau, aussi loufoque que dramatique, appelle à une prise de conscience collective mais surtout à une réaction des autorités. Sans une présence policière dissuasive, sans application rigoureuse du code de la route et sans une vraie politique de mobilité urbaine adaptée aux réalités de la ville, Ain El Türck risque de voir son charme étouffé sous le vacarme des klaxons et la fumée des embouteillages. Il est encore temps d’agir. Mais pour cela, il faudra que le civisme retrouve sa place dans l’espace public… et que le bon sens l’emporte sur le chaos.
Karim Bennacef