La force des mots, la puissance des images
La sauvagerie de l’armée sioniste se manifeste une fois de plus dans ce carnage odieux perpétré contre la corporation journalistique à Ghaza. Cinq journalistes d’Al Jazeera ont été froidement assassinés lors d’une frappe de l’entité sioniste ciblant leur tente, un lieu qui aurait dû être un sanctuaire au regard de la nature de la profession qu’ils exerçaient. Parmi ces martyrs, Anas al-Sharif, un visage familier des téléspectateurs et un correspondant aguerri qui incarnait la voix de Ghaza dans le chaos indescriptible provoqué par l’armée sioniste. Avec lui, Mohammed Qreiqeh, Ibrahim Zaher, Mohammed Noufal et Moamen Aliwa – tous sacrifiés sur l’autel de la barbarie militaire.
Ce massacre n’est pas un incident isolé. La réalité horrible est que plus d’une centaine de journalistes ont perdu la vie, frappés par les bombes de l’entité sioniste. Ces morts ne sont pas de simples dommages collatéraux. Ils sont le symptôme d’une stratégie délibérée, froide et calculée : réduire au silence ceux qui osent porter témoignage, qui osent dévoiler la violence inouïe de l’armée d’occupation. Les bombes sionistes ne se contentent pas de détruire des infrastructures ou de faire des victimes civiles innocentes ; elles ciblent aussi l’essence même de la médiation entre le conflit et le monde, l’information.
Depuis le 7 octobre 2023, Ghaza est devenu un théâtre de guerre infernal, une poudrière où la vie humaine n’a plus aucune valeur. Et dans ce pire des contextes, l’entité sioniste livre un spectacle inhumain. Il faut appeler un chat un chat : derrière une communication militaire aseptisée, destinée à un auditoire occidentale, une violence sans nom est pratiquée en Palestine. Les bombardements sur Ghaza ne sont pas de simples opérations militaires, mais des actes barbares, une guerre d’extermination non seulement contre un peuple mais aussi contre quiconque tente de lever le voile sur la réalité de ce conflit.
Dans cette guerre, le métier de journaliste est devenu une mission quasi-suicidaire. Pourtant, ils sont là, sur le terrain, exposés, affrontant bombardements, tirs, horreurs, pour que le monde ne détourne pas le regard. La disparition de ces cinq journalistes d’Al Jazeera est une blessure profonde qui transcende toutes les lignes de front. Derrière chaque nom tué, il y a une voix qui s’éteint, une lumière qui s’évanouit, une vérité qui se perd. Si l’armée sioniste s’attaque ainsi aux journalistes, c’est qu’elle redoute par-dessus tout la force des mots, la puissance des images, ce lien fragile entre le réel et la conscience internationale.
Il est impératif de dénoncer cette sauvagerie, de briser cette impunité, et de protéger ceux qui, au péril de leur vie, continuent d’apporter la lumière dans l’obscurité de Ghaza.
Par Nabil.G