Un pays à l’arrêt
L’ancien président français, Nicolas Sarkozy, a été condamné à 5 ans de prison dans l’affaire dite du financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007. Une condamnation ferme avec mandat de dépôt. Il sera ainsi le deuxième chef d’État français à passer par la case prison depuis…le roi Louis XVI, condamné juste après la révolution française. Ainsi, la France n’a pas fini de plonger dans les abîmes, au point où ses plus hauts responsables se trouvent mêlés à des affaires louches de corruption et d’association de malfaiteurs.
Cette France, donneuse de leçons en démocratie et en probité, livre son visage sombre et hideux qui se confirme chaque jour davantage avec ce qui se passe ces deux dernières années où le pays est au bord du chaos et de l’asphyxie financière, à cause d’une gestion catastrophique des affaires de l’État. Tous les chiffres et toutes les statistiques sont aussi mauvais les uns que les autres.
Ainsi et selon les derniers chiffres publiés par l’Insee, la dette publique du pays a atteint 3400 milliards d’euros au deuxième trimestre 2025, soit 115,6 % du PIB. Au cours du seul deuxième trimestre de cette année, la dette a encore augmenté de 70,9 milliards d’euros. La note est trop salée et les gouvernements successifs ont prouvé leur incapacité, non pas à épurer la situation, mais à seulement arrêter l’hémorragie. Le fardeau financier est trop lourd pour pouvoir y remédier sans dégâts.
À cette situation financière catastrophique, il faut aussi ajouter une crise politique dont la gravité n’a jamais été atteinte auparavant. Une crise qui s’est compliquée davantage ces deux dernières années avec la décision rocambolesque et aventurière du président Macron de dissoudre le parlement. Résultat des courses: deux gouvernements et deux premiers ministres consommés en quelques mois et un empilement de problèmes qui s’ajoutent aux multiples problèmes déjà existants sans aucune perspective à l’horizon.
Le dernier Premier ministre, Sébastien Lecornu, nommé par Macron après le départ forcé de François Bayrou, donne l’impression de tourner en rond. La formation d’un nouveau gouvernement semble s’éterniser et le locataire de Matignon ne sait plus sur quelles forces politiques s’adosser, ni quoi promettre aux uns sans froisser les autres.
Un Premier ministre qui risque la censure dès sa première rencontre avec les parlementaires. Et ce ne sera pas la minuscule formation des LR et son président Bruno Retailleau qui pourraient le sauver. D’ailleurs ce même Retailleau n’arrive même pas à maîtriser ses troupes qui vont dans tous les sens, et qui savent très bien que leur chef ne pense qu’à ses ambitions démesurées alors qu’il n’a ni l’étoffe, ni les capacités de pouvoir gérer une France en pleine dérive.
Par Abdelmadjid Blidi