Un projet de sauvegarde pour le lac Télamine menacé de disparition…
Ce lac était jadis un merveilleux site d’hivernage de centaines de milliers d’oiseaux migrateurs fuyant les hivers de l’Europe pour venir profiter des températures clémentes dans la rive sud de la Méditerranée. les espèces de flamant rose venaient notamment en grand nombre sur ce lac salé classé site écologique à protéger dans le cadre de la convention internationale Ramsar. Situé à une quinzaine de kilomètres de la ville d’Oran, le lac Télamine est l’une des plus importantes zones humides de la région oranaise, offrant chaque année, un merveilleux spectacle pour les amoureux de la nature. Malheureusement délaissé depuis des décennies, le site allait connaître une lente mais inéluctable régression et déperdition. Et cette année, pour la première fois, le niveau de l’eau de cette zone humide qui s’étend sur près de 2500 hectares, a atteint son plus bas niveau historique. Au point où les beaux flamants roses et autres espèces de migrateurs se font très rares, abandonnant un site de plus en plus sec et hostile. Un site que l’on pouvait autrefois contempler presque à partir du bord de la route de Gdyel où la profondeur de l’eau était de quelques mètres. Et bon nombre d’Oranais parmi les plus âgés n’hésitent pas aujourd’hui à affirmer que, pour eux, le lac a disparu ou est en voie de l’être, remplacé par la terre ferme qui gagne inlassablement du terrain. La semaine dernière, selon une source de la wilaya citée par la presse oranaise, on a appris qu’une commission de wilaya chargée de la gestion des zones humides va bientôt être installée à Oran. Composée d’acteurs et de militants locaux engagés dans la préservation des zones humides et de la biodiversité, cette commission aurait pour mission essentielle l’évaluation et l’approbation d’une étude préliminaire sur la gestion durable de la biodiversité et des zones humides de la wilaya oranaise. Une initiative annoncée au détour de la visite d’une délégation du Fonds mondial pour la nature (WWF – Afrique du Nord) accompagnée par des cadres de la Direction générale des forêts. Une visite sur le terrain a été organisée pour constater l’état des lieux des zones humides classées sur la liste RAMSAR, notamment le lac Télamine et le site d’El Mactaa. Des zones qui connaissent des risques écologiques majeurs nécessitant un sérieux programme d’intervention et de restauration. Parmi les actions préconisées pour le Lac télamine, on annonce un projet ambitieux, financé par WWF et soutenu par la multinationale partenaire Unilever. Un projet qui prévoit notamment la construction d’une station d’épuration à Gdyel, près du lac, ainsi que l’amélioration du traitement des eaux usées rejetées par l’usine Unilever de Hassi Ameur. L’objectif, nous dit–on, serait d’alimenter le lac avec 15 millions de litres d’eau propre et claire devant permettre de préserver le niveau de l’eau et de lutter contre la pollution. Comment comprendre que ce projet, que l’on dit inscrit dans « la stratégie nationale 2015–2030 de préservation des zones humides », est resté en attente de lancement depuis si longtemps alors qu’il constitue un enjeu vital pour l’environnement et pour l’avenir même du lac Télamine ?
Par S.Benali