Oran Aujourd'hui

L’anarchie dans la gestion des espaces publics

Jeudi dernier, juste le temps du passage du wali aux Andalouses pour marquer l’ouverture de la saison estivale, les solariums clandestins et autres baraques commerciales illicites, n’étaient presque plus visibles sur les plages de la commune d’Aïn El Turck. Mais dès le départ du wali et de la délégation des responsables locaux, les nombreux estivants, vacanciers ou promeneurs, pour une demi-journée ou une journée en bord de mer, allaient vite désenchantés en constatant le très rapide retour des acteurs de l’activité illicite qui squattent les espaces de sable sur la plage et interdisent aux citoyens estivants d’installer leur propre équipement de plage. «…A travers des menaces à peine voilées, ils nous demandent d’évacuer les lieux si nous refusons de louer leurs parasols et leurs chaises », se désole un père de famille en compagnie de ses enfants venu profiter des plaisirs de la mer. Malgré d’importants moyens humains et matériels mobilisés le week-end dernier par les forces de police pour décourager les «propriétaires» des solariums clandestins, il semble bien que le phénomène ne peut encore être éradiqué face à l’absence d’implication réelle et sévère des gestionnaires et élus locaux en charge de la gestion et de la préservation des espaces publics. Il se trouve, comme le soulignent les mauvaises langues locales, que la plupart de ceux qui transgressent la Loi et les règlements, seraient «en cheville» avec quelques énergumènes installés dans les rouages de l’administration municipale concernées. «Être gardien de parking autoproclamé, ou exploitant d’un solarium non autorisé n’est pas à la portée de n’importe quel chômeur désoeuvré de la commune … Il faut là aussi avoir des épaules solides… «, nous déclare un fin connaisseur des arcanes de la puissante bureaucratie locale. On peut, il est vrai, se demander pourquoi en matière de contrôle et de répression des infractions, notamment dans le domaine commercial, la pratique de l’illicite reste couverte par certains tabous ouvrant droit à une forme d’immunité difficile à comprendre. Le policier et le gendarme ont certes bien d’autres fléaux et délits à combattre et à prévenir. Mais en matière de gestion de l’espace public, les formes de délinquances et d’anarchie restent liées à l’absence des pouvoirs publics dans leur rôle de formation et de mobilisation citoyenne autour des valeurs du vivre ensemble dans le respect et la dignité….
Par S.Benali

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