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Abdelmalek Tacherift : les crimes coloniaux commis contre l’Algérie et l’Afrique et leurs répercussions environnementales sont imprescriptibles

Le ministre des Moudjahidine et des Ayants-droit, Abdelmalek Tacherift a affirmé, lundi à Alger, que les crimes coloniaux commis contre l’Algérie et l’Afrique, y compris environnementaux, sont «imprescriptibles» et «inoubliables», indiquant que la reconnaissance de ces crimes constitue «une condition sine qua non pour rendre justice et garantir l’équité».

Intervenant lors d’un colloque consacré aux séquelles environnementales des crimes coloniaux en Algérie, en présence de la ministre de l’Environnement et de la Qualité de la vie, Kaouter Krikou, du ministre de la Communication, Zoheir Bouamama, de la secrétaire d’Etat auprès du ministre des Affaires étrangères, chargée des Affaires africaines, Bakhta Selma Mansouri, de moudjahidine et d’experts, M. Tacherift a précisé que les efforts consentis pour étudier les crimes coloniaux, notamment ceux à dimension environnementale, s’inscrivent dans «la démarche visant à mettre en lumière cette période sombre de l’histoire de l’Algérie et à dévoiler les atrocités du système colonial dont a souffert le peuple algérien, dont les séquelles humaines et écologiques se prolongent encore aujourd’hui», soulignant que ces traumatismes historiques exigent «reconnaissance, équité et justice».
Ces efforts scientifiques et de recherche, ajoute-t-il, s’inscrivent en droite ligne avec l’intérêt particulier porté par le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, à la Mémoire nationale, un intérêt qui a permis de «recueillir les témoignages vivants des moudjahidine et des témoins de l’histoire, et de révéler des vérités longtemps occultées, dans une démarche essentielle visant à ancrer une conscience collective qui rende justice au passé et fonde un avenir réconcilié avec son histoire», a-t-il dit.
M. Tacherift a affirmé que ce colloque scientifique «ouvre une nouvelle page dans l’examen de la dimension environnementale des crimes coloniaux dont les générations continuent d’en payer le prix», «une étape nécessaire, a-t-il dit, pour mieux appréhender ces crimes et dévoiler la responsabilité des puissances coloniales dans les préjudices causés à l’être humain, à l’environnement et à l’urbanisme».
Il a ajouté que l’étude de ces faits historiques «ne relève pas uniquement de la responsabilité de l’Etat ou des institutions académiques, mais constitue un devoir national et moral qui incombe à tout un chacun, par fidélité aux sacrifices des Chouhada et par équité envers l’histoire glorieuse de la Nation algérienne».
De son côté, Mme Krikou, a estimé que la mémoire environnementale «est une partie intégrante de la mémoire nationale», relevant que sa préservation s’inscrit dans le cadre de «la poursuite du processus de documentation scientifique des crimes coloniaux et de leurs séquelles environnementales persistantes» Elle a, à ce titre, indiqué que le secteur de l’environnement a mis en place un système de recherche pour documenter ces faits historiques à travers des études et des témoignages vivants de moudjahidine ayant vécu cette période, afin de démontrer que le colonialisme «n’était pas porteur de civilisation mais de destruction».
La ministre a salué «le grand professionnalisme et l’abnégation des éléments de l’Armée nationale populaire (ANP), digne héritière de l’Armée de libération nationale (ALN), dans la protection des richesses du pays, notamment environnementales, et pour déjouer toutes les tentatives de déstabilisation de l’Algérie et de son processus de développement». Elle a affirmé, en outre, l’engagement de son secteur à mettre en œuvre les recommandations de ce colloque aux niveaux national et africain dans le cadre de la célébration de la mémoire nationale et de l’ancrage d’une conscience écologique qui tienne compte de l’histoire de l’Algérie et de sa lutte pour la liberté et la souveraineté.
Dans une déclaration à la presse, la ministre a souligné que le Centre national du développement durable relevant du ministère a été chargé d’analyser des échantillons du sol de certaines régions bombardées ou ayant subi la politique de la terre brulée durant la période coloniale, précisant que les résultats préliminaires de cette opération intervenue en coordination avec le ministère des Moudjahidine et des Ayants-droit, «ont démontré qu’il existe des dommages environnementaux considérables dans les zones concernées avec une dégradation de la couverture végétale et une perturbation de l’écosystème». Elle a indiqué, dans ce sens, que le secteur de l’environnement «œuvre en coordination avec toutes les parties concernées à approfondir les études, selon une approche scientifique rigoureuse afin d’évaluer les dommages causés à la couverture végétale en Algérie, en raison des pratiques contraires aux règles et usages internationaux, notamment environnementales».

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