Ramassage des ordures ménagères : un débat sans fin
Selon une récente annonce des gestionnaires de l’Epic «Oran Propreté», pas moins 870 tonnes de déchets ménagers ont été ramassés et acheminés sur une simple période de 72 heures vers les centres de stockage et de traitement d’El Ançor et de Hassi Bounif. Ce qui correspond, précisent les mêmes sources,à 288 rotations de camions de transfert le long de l’axe de collecte de Misserghine. Des chiffres sur l’hygiène et la propreté voulant surtout démontrer l’ampleur du travail réalisé par les équipes mobilisées sur le terrain, confrontées il est vrai à une accumulation croissante des ordures et déchets ménagers dans plusieurs quartiers.
Mais ces données chiffrées sur toute petite période de l’année, certes révélateurs d’une grande activité en matière de collecte des déchets, ne peuvent refléter l’état des lieux global en matière de collecte et acheminement des déchets vers les infrastructures de dépôt et de traitement fortement sollicitées.
Des observateurs avisés soulignent que les quantités de déchets ménagers, quand ils sont régulièrement et convenablement ramassés, restent en quantité, dans un même volume moyen quotidien pouvant être bien cerné en fonction des spécificités du site urbain ou périurbain concerné. Les grandes opérations conjoncturelles portant «campagne de nettoiement et de ramassage des ordures», aussi utiles soient-elles, illustrent plutôt des lacunes et insuffisances constatées dans la prise en charge globale, normale et quotidienne de cette mission communale élémentaire qui ne cesse de faire couler beaucoup d’encre depuis des décennies.
Une mission municipale certes partagée avec une EPIC de wilaya instituée par la wilaya en renfort a des communes pénalisées depuis longtemps par des carences et des dysfonctionnements devenus presque irréductibles. Il est vrai que sur le terrain, le nettoiement et le ramassage des déchets se heurte à certains facteurs exogènes liés parfois au manque de civisme et de culture citoyenne, mais aussi, voire surtout, au déficit en moyens performants, en rigueur et en efficacité dans l’organisation et le fonctionnement du mode de gestion de l’hygiène publique et de la propreté du cadre bâti.
Pour s’en rendre compte, Il suffit par exemple de constater que dans bon nombre de cités et de quartiers, y compris au centre ville ou le long de grandes artères, promeneurs et citoyens de passage ne croisent aucune borne-corbeille publique à ordures et jettent le plus souvent au sol les restes et emballages papiers d’un sandwich ou d’une friandise qu’ils viennent de consommer. Sans parler des mégots de cigarettes ou des sachets plastique qui voltigent au gré du vent à travers bon nombre de quartiers.
Les gestionnaires concernés par l’hygiène et la propreté viennent également d’annoncer aux médias que des mesures ont été prises pour renforcer les équipes de nettoyage le long des principales promenades urbaines et des parcours touristiques les plus fréquentés.
«Mieux vaut tard que jamais» lancent encore une fois des mauvaises langues locales qui pointent néanmoins du doigt les bouteilles, canettes de bière et autres déchets jetés dans certains endroits discrets, notamment derrière la belle palissade en fer forgé du splendide Bd du Front de mer…
Par S.Benali