L’Algérie de la solidarité et des réalisations
L’Algérie affirme, chaque année, qu’elle a choisi une trajectoire sociale ambitieuse. Elle consiste à augmenter les revenus du travail, revaloriser les retraites et le salaire minimum national, lancer des programmes massifs de logement et déployer des transferts sociaux qui, selon ses comptes officiels, se chiffrent en milliards de dollars. Derrière ce principe directeur se dessine une architecture économique et politique où l’État joue le rôle d’amortisseur et de levier. À première vue, cette démarche s’apparente à une stratégie moderne de protection sociale. Dans les faits, elle s’inscrit aussi dans une logique de redistribution équitable des richesses produites par le pays.
De plus, la construction de millions de logements apparaît comme le volet le plus tangible de cette vision. Dans un pays où la démographie est jeune et où les besoins en logement restent toujours importants, la mise en chantier de programmes massifs peut être vue comme un acte d’égalité des chances. L’objectif n’est pas seulement de réduire la pression, mais d’envoyer un message d’espoir, celui que chaque Algérien a droit à un toit.
Par ailleurs, les transferts sociaux, qui ont atteint, ces dernières années, des niveaux significatifs, constituent le filet qui protège contre les aléas économiques. Maladie, chômage, précarité énergétique, coûts de l’éducation et de la santé. Ainsi, l’État intervient pour lisser les aspérités et éviter une fracture sociale durable. Ce mécanisme redistributif, en théorie, peut préserver la cohésion sociale et acheter une marge de manœuvre politique sur le long terme.
Cette stratégie, présentée comme moteur de développement, repose sur l’idée que la classe moyenne est la locomotive du progrès. La réalité économique exige néanmoins une veille constante sur l’adaptation des politiques à une économie en mutation. Il s’agit de diversifier l’économie, augmenter la productivité, créer de l’emploi… Si l’objectif est de sauvegarder une stabilité sociale et une cohésion nationale, il faut élargir le regard au-delà des seuls indicateurs sociaux pour interroger les effets structurels. Les Algériens, notamment les acteurs sociaux et économiques doivent faire montre de compétitivité, d’innovation, et de capacité à transformer ces transferts sociaux en véritable création de valeur.
En somme, le système social algérien, tel qu’il est énoncé aujourd’hui, cherche à conjuguer protection et développement, solidarité et méthode. Il reste que le véritable enjeu demeure, ici comme ailleurs, dans la qualité des institutions, la transparence des effets et la capacité à transformer les promesses en réalisations tangibles pour les générations présentes et futures. Et force est de constater que l’Algérie prend justement cette direction.
Nabil.G