EDITO

Seule la solution politique

Un peu plus de deux semaines se sont écoulées depuis le coup d’État au Niger. Un putch qui , plus que ce qui s’est passé au Mali ou au Burkina Faso, a fait réagir un peu partout dans le monde. Il faut dire que cette région du Sahel, pour des raisons multiples et diverses, devient une poudrière où trop d’acteurs et d’intérêts s’entremêlent.

Le coup d’État au Niger est le quatrième du genre dans la région après ceux du Mali, du Burkina Faso et de la Guinée. Une succession de faits qui renseigne sur l’instabilité qui caractérise les pays de la région qui n’arrivent pas à se sortir de leurs crises multiformes.

L’ingérence étrangère, la menace terroriste, les difficultés économiques, les divisions tribales et d’autres facteurs encore pèsent lourdement dans l’actualité tendue de cette région. Mais qu’à cela ne tienne, la junte aujourd’hui au pouvoir au Niger est déjà dans la deuxième étape de sa stratégie. Ainsi et après avoir placé de nouveaux gouverneurs dans les régions du pays, changé le chef d’état-major de l’armée, désigné un nouveau Premier ministre, un gouvernement de 21 ministres à été formé ce jeudi. Autant dire que tous les leviers du pouvoir du président renversé, Mohamed Bazoum , ont été changés.

En face, il y a la Cedeao qui, tout en refusant ce coup d’État, n’arrive pas à avoir une stratégie claire. Commençant par fixer un ultimatum avant une intervention militaire pour revenir à la légitimité constitutionnelle et replacer le président Bazoum, elle a par la suite dit privilégier le dialogue et la diplomatie, pour enfin dans sa réunion de jeudi déclarer avoir ordonné l’activation de sa force d’attente. Un va et vient ambigu d’une organisation qui se doit pourtant de bien peser les conséquences de toutes ses décisions, même si derrière le rideau on devine le poids que font peser certaines puissances étrangères en tête desquelles vient la France qui voit son influence dans ce qui était son arrière jardin, dans ses ex-colonies africaines, se disloquer de manière brutale et inacceptable pour elle.

Pour l’Algérie qui partage près de 1000 kilomètres de frontières avec le Niger, le rétablissement de la légitimité constitutionnelle est clairement exprimé, mais Alger refuse catégoriquement toute intervention militaire. Des positions clairement exprimées par le Président Tebboune qui a déclaré que l’Algérie exprimait « son rejet total et catégorique de toute intervention militaire qui n’a jamais réglé aucun problème », ajoutant qu’ « aucune solution n’est envisageable au Niger sans la participation de l’Algérie, car concernée par ce qui se passe dans ce pays voisin », et réaffirmant « la disposition de l’Algérie à aider les Nigériens à rétablir la légitimité constitutionnelle ».

Par Abdelmadjid Blidi

Articles similaires

Voir Aussi
Fermer
Bouton retour en haut de la page