Cette annonce a été faite, hier, par le ministre de l’Industrie, Ferhat Ait Ali Braham, lors de son passage sur les ondes de la chaîne III de la Radio nationale, faisant savoir que les premières autorisations seront octroyées prochainement aux concessionnaires retenus.
L’alimentation du marché national par les véhicules neufs constituera sans doute une bouffée d’oxygène pour les citoyens qui trouvent du mal à en acquérir durant ces derniers mois. La suspension de l’importation et l’arrêt des unités locales de montage a engendré une flambée des prix sur le marché d’occasion.
«On a reçu depuis le début de l’année en cours des instructions de président de la République, et il y a un accord unanime au niveau du gouvernement pour libérer l’importation des véhicules neufs afin d’alimenter le marché national en véhicules de tout genre, notamment utilitaires qui sont nécessaires pour les Institutions et les commerçants», déclaré le ministre de l’industrie sur la chaine III.
Il a ajouté qu’une réunion du Comité interministériel chargé d’examiner les dossiers de demandes d’autorisations pour importer les véhicules neufs est prévue pour remettre la liste finale des concessionnaires retenus.
Il a assuré qu’un examen minutieux a été mené pour ne retenir, actuellement, que 40 dossiers sur le total déposés par les concessionnaires.
“”Pour l’instant, sur le plan documentaire, nous avons recensé 40 dossiers qui sont complets (…) et nous avons tardé dans le choix des dossiers d’importateurs de véhicules neufs, car il fallait bien examiner leur conformité aux conditions fixées dans le cahier des charges et s’assurer que le client ne soit pas pris en otage comme c’était le cas dans le passé», a-t-il dit.
Il a affirmé que la conformité aux conditions du cahier des charges est une condition sine qua none pour qu’un dossier puisse être retenu. Il a précisé sur ce point que «ce n’est pas l’Etat qui va importer les véhicules mais c’est les concessionnaires. Ceux qui ont des dossiers propres et qui répondent aux conditions fixées dans le cahier des charges, seront retenus».
Il a précisé que des marques intéressantes, et de tous les modèles, sont concernées par les premières autorisations d’importation dont celles destinées aux petites bourses et qui ont donné leur accord aux concessionnaires algériens.
Par ailleurs, le ministre a indiqué une nouvelle fois que l’Algérie a besoin d’une véritable industrie automobile à la place de l’importation, rappelant que le taux d’intégration est de 30%, minimum et comme première étape, pour que des marques puissent se lancer dans cette activité.
Il a ainsi assuré que «la finalité n’est pas d’encourager l’importation mais c’est de bâtir une vraie industrie automobile en Algérie, tout en réaffirmant le maintien de taux d’intégration fixé pour l’industrie automobile, établi à un minimum de 30% lors de la première phase d’activité».
Pas de privatisation des entreprises économiques publiques
Outre l’importation des véhicules, le sujet des entreprises publiques de son secteur a constitué l’une des thématiques évoquées par le ministre de l’Industrie lors de son passage à l’émission «Invité de la Radio».
Le ministre a écarté le recours à la privatisation des entreprises économiques publiques, précisant que s’il y a ouverture du capital, cette opération se fera à travers la Bourse d’Alger.
Pour ce qui est de la situation difficile à laquelle sont confrontées quelques entreprises, M. Aït Ali a assuré que le problème «réside dans la gestion et le management et non pas dans le financement, ce qui nécessite un vrai changement dans la composante humaine».
Le ministre a proposé quelques solutions, à savoir : réinjecter du sang neuf au sein de ces entreprises et le lancement de «vrais» plans de redressement.
«Nous avons discuté avec plusieurs groupes publics industriels et on a constaté que pour certains d’entres eux, le changement est impératif dans la composante humaine. Ces groupes nécessitent aussi de vrais plans de redressement pour pouvoir continuer leurs activités» a-t-il indiqué.
Il a précisé que plusieurs filières nécessitaient la relance, dont le textile, le cuivre, la mécanique et la sidérurgie.
Début de la solution pour l’entreprise ENIEM
Par ailleurs, M. Aït Ali a évoqué la situation au sein de l’ENIEM, précisant que le problème de cette entreprise «était en voie de règlement».
Il a indiqué que «le premier dossier qu’on va traiter est celui de l’ENIEM. On devrait aboutir à la solution lors de la rencontre qu’on va tenir au cours de la journée de ce dimanche (hier, ndlr)».
Le membre du gouvernement a évoqué aussi la situation des entreprises du secteur dont les dirigeants ont été poursuivis en justice et gérées par des administrateurs désignés par l’Etat.
M. Aït Ali a affirmé à ce propos qu’il faut attendre les décisions finales de la justice sur chaque cas et c’est sur la base de celles-ci que l’Etat va agir, tout en assurant que «les actifs de ses entreprises seront sauvegardés».
Quant à la situation du complexe sidérurgique El Hadjar (Annaba), il a affirmé que le Complexe a un problème d’approvisionnement en matières premières, précisant que le site aura un plan de redressement. Il a précisé enfin que «ce complexe a un plan de redressement, mais il a un problème d’approvisionnement et en attendant l’entrée en production du gisement de Ghar Djbilet, il ne doit pas perdre son temps. Le Complexe a le droit de s’approvisionner à travers notamment le recours à l’importation pour atteindre son autosuffisance quand les mines de Ouenza et de Boukhadra ne sont pas en mesure de lui fournir les quantités qu’il faut».
Après de nombreux mois de suspension, la reprise des importations de véhicules neufs aura lieu prochainement. Le retour à l’importation de plusieurs types de véhicules, une démarche qui vise à répondre à la demande du marché national, interviendra suite à l’accord unanime conclu au niveau du gouvernement et sur instruction du président de la République.
Samir Hamiche