Des «campagnes de nettoiement» qui durent depuis des années…
Depuis quelque temps, la mission de nettoiement et de collecte des déchets à travers les communes de la wilaya, notamment à Oran, repose de plus en plus sur l’organisation conjoncturelle de «campagnes» mobilisant des moyens matériels et humains importants. Des opérations fièrement annoncées et décrites par les responsables concernés comme autant de succès enregistrés dans la lutte pour l’amélioration de l’hygiène et de la propreté à travers les cités et les quartiers. Les dernières opérations en date, évoquées par les médias locaux, auraient permis, nous dit-on, de ramasser en une seule journée pas moins de 710 tonnes de déchets solides et ménagers, de plastique, de mauvaises herbes, et autres détritus abandonnés sur les zones urbaines au niveau du grand groupement urbain d’Oran. Au centre ville, les services de la délégation communale El Emir sont intervenus dans le quartier de St-Pierre, dans le quartier de Miramar et à la rue Tami Abdelkader afin de ramasser pas moins de 160 tonnes de déchets solides grâce à la mobilisation, nous dit-on, d’une demi-douzaine de camions et de tous les agents du secteur urbain pour nettoyer ces sites. Et, comme toujours, les gestionnaires concernés montrent du doigt, à juste titre, tous ces énergumènes irresponsables qui jettent les ordures sur la voie publique, ne respectent pas les horaires de passage du camion de collecte des ordures, ignorent l’existence de décharges publiques destinées aux déchets solides, et abandonnent leur déchets, déblais et autres débris sur les trottoirs, en bordure des routes, ou même dans les espaces verts. Un phénomène propre à la société locale que les sociologues expliquent par le déficit de conscience et de responsabilité citoyenne et le recul des valeurs du vivre ensemble. Sur ce registre, il faut bien admettre que toutes les sphères sociales, dont le mouvement associatif et les élus locaux, demeurent depuis des décennies incapables de mettre en oeuvre une véritable stratégie de formation, de sensibilisation, et de véritable mobilisation autour de ces enjeux liés au respect de l’environnement et du cadre de vie collectif. Un déficit qui ne saurait être comblé par des campagnes de nettoiement, aussi fréquentes et nombreuses soient-elles, mais qui paradoxalement nourrissent l’ambiance de laxisme et d’impunité face à des pratiques et des comportements devant être sans cesse identifiés et sanctionnés. Il ne suffit pas de rappeler, comme le font certains, que la mission de l’APC ne concerne que le ramassage programmé des ordures ménagères et prétendre gagner certains lauriers de ces efforts supplémentaires consentis dans l’organisation de ces «campagnes de nettoiement» qui durent depuis des années…
Par S.Benali