169ème anniversaire des tueries de Laghouat:
Des enfumades aux armes chimiques à base de chloroforme
Dans l’histoire de l’humanité, on ne trouve pas des crimes plus atroces et horribles que ceux commis par la France coloniale en Algérie.
En effet, de 1830 à1962, les Français venus en Algérie pour s’accaparer de ses biens et richesses, ont commis une série de crimes contre l’humanité qui ont rempli d’horreur le monde entier. Les soldats français de la colonisation agissaient en conformité avec les instructions de leurs chefs qui se référaient aux ordres de leur gouvernement, encouragés par des plumes et des consciences qui ont fabriqué l’idée coloniale qu’elles qualifient à tort d’action civilisatrice, et continuent jusqu’à nos jours à maquiller la vérité pour justifier les actes barbares de l’histoire. « Des témoignages accablants sur les génocides fournis par écrit par des soldats et officiers de l’armée coloniale à leurs parents et à leurs proches attestent que le colonialisme français était si barbare et monstrueux. Dans cet ordre d’idée, évoquons le génocide perpétré par la soldatesque française commandée par le lugubre et sanguinaire, le général Pélissier, le 2 décembre 1952 à Laghouat.
Ce jour là, les soldats français ont lancé de sept à 13 heures au moyen de canons des bombes « chimiques » à base de chloroforme, tuant plus de 2800 Laghouati, soit, les deux tiers de la population de la dite ville. C’était pour la première fois que la France expérimente sa nouvelle arme chimique (bombes à base de chloroforme). Les victimes ont été enfouies dans des sacs et enterrées, après que l’auteur de cette arme chimique accompagné de deux généraux ait constaté les résultats du méfait abominable causé par son invention inhumaine. Auparavant, soit dans la nuit du 19 au 20 juin 1845, les soldats français commandés par le tortionnaire Pélessier, alors colonel, tuèrent par enfumades plus de 1200 hommes, femmes, enfants de la tribu des ouled Riah qui s’étaient réfugiées dans la grande grotte (Ghar Frachikh) située dans la Dahra mostaganémois dans la commune de Nakmari, daïra de Achaâcha. Les suppliciés ont vécu une nuit infernale de par l’épaisse et fétide fumée que dégageait un immense brasier entretenu toute la nuit par les soldats avec des branches d’arbres et du souffre. Nous présentons le récit d’un soldat français sur la nuit d’enfer des Ouled Riah qui périssent dans un immense four crématoire, dans une gigantesque chambre à gaz, ou les deux à la fois.
« Quelle plume saurait rendre ce tableau ? Voir au milieu de la nuit, à la faveur de la lune, un corps de troupes françaises occupé à entretenir un feu infernal. Entendre les sourds gémissements des hommes, des femmes, des enfants et des animaux, le craquement des rochers calcinés s’écroulant et les continuelles détonations des armes. Dans cette nuit, il y eut une terrible lutte d’hommes et d’animaux.
Le matin quand on chercha à dégager l’entrée des cavernes, un hideux spectacle frappa les yeux des assaillants. J’ai visité les trois grottes, voici ce que j’ai vu à l’entrée, gisaient des bœufs, des ânes, des moutons, leur instinct les avait conduits à l’ouverture de la grotte pour respirer l’air qui manquait à l’intérieur. Parmi ces animaux et entassés sous eux, on trouvait des hommes, des femmes et des enfants. J’ai vu un homme mort, le genou à terre, la main crispée sur la corne d’un bœuf, devant lui était une femme tenant son enfant dans ses bras.
Cet homme, il était facile de le reconnaître, avait été asphyxié ainsi que la femme et l’enfant et le bœuf au moment où il cherchait à préserver sa famille de la rage de cet animal. Les grottes sont immenses, on a compté 760 cadavres, une soixantaine d’individus seulement sont sortis, aux trois quarts morts.
Quarante n’ont pu survivre, 10 sont dans l’ambulance, dangereusement malades. Les dix derniers qui peuvent se traîner encore, ont été mis en liberté pour retourner dans leurs tribus. Ils n’ont plus qu’à pleurer sur des ruines ». Les crimes contre l’humanité en Algérie par l’armée coloniale sont considérés comme des exploits par la classe politique française, c’est pourquoi de hauts grades ont été octroyés aux officiers. A titre d’exemple, le sanguinaire Pélessier qui était colonel en 1845, est passé au rang de général dans les débuts des années 1850, puis maréchal. Et de 1960 à 1864, il a assuré les fonctions de gouverneur général de l’Algérie.
La conquête coloniale s’est caractérisée par une véritable tentative d’extermination du peuple algérien. L’armée française a décimé plusieurs tribus à travers l’Algérie. La haine, le racisme, le complexe de supériorité guidaient les politiques français et leur armée en Algérie de 1830 à 1952. Et pourtant, on crie à tort que la France est un pays défenseur des droits de l’homme et des valeurs universelles, encore de nos jours. Quelle absurdité ! Dans une lettre adressée à Léon Roches en 1844, l’Emir Abdelkader, précurseur des droits de l’homme écrivit entre autres : « quand à l’humanité, tu feras bien de dire aux Français de suivre d’abord les conseils qu’ils me donnent.
Qui, je te le demande, transgressent le plus les lois de l’humanité, ceux dont les armées ont envahi le pays des Arabes qui ne les avaient jamais offensées et apportent au milieu des tentes la ruine et la désolation, ou celui qui combat contre cette injuste agression ? »
Charef.N