La culture de l’échec et des renoncements…
On a appris la semaine dernière qu’une enveloppe de 150 millions de DA a été dégagée par le ministère de l’Environnement pour l’aménagement et la réhabilitation de la zone humide de Dhaya Morsli plus connue sous le nom de la Sebkha d’Oran. Selon les services de la wilaya d’Oran, cette décision fait suite à une visite de la ministre de l’Environnement de ce vieux projet en instance, inscrit depuis longtemps dans la stratégie nationale de préservation des zones humides. La ministre en poste, comme ses prédécesseurs, avait à son tour insisté sur « l’importance de réhabiliter ce genre de sites qui représentent un réservoir du patrimoine environnemental en Algérie ». De son côté, le wali d’Oran, M. Said Sayoud, a indiqué que la wilaya allait « contribuer de manière significative à la réhabilitation de cette zone humide, qui a connu une détérioration importante ces dernières années, en raison du laisser-aller et du déversement des eaux usées». Le wali a souligné que « des travaux sont actuellement en cours pour détourner définitivement les canalisations d’assainissement de cette zone protégée et achever des travaux d’aménagement » … en prévision a-t-il indiqué des prochains Jeux méditerranéens, prévus l’été prochain à Oran. Il faut rappeler à ce sujet qu’en septembre 2019, il y a deux ans, le ministère de l’environnement et des énergies renouvelables avait alloué une enveloppe de 100 millions DA pour la réhabilitation du site Dhayet Morsli. Selon une déclaration de la directrice locale de l’environnement, Samira Daho, à l’agence APS la zone humide, dite la «Sebkha d’Oran», couvrant une superficie de 50 hectares, bénéficiera d’un projet de réhabilitation qui permettra d’en faire un site de loisirs, d’écotourisme, de pratique sportive et de recherche scientifique… La Sebkha d’Oran qui accueille plusieurs espèces d’oiseaux migrateurs comme le flamant rose, devait être valorisée et préservée grâce à une série d’actions énumérées dans l’étude de réalisation du projet faite en 2011, datant de plus de deux décennies et comportant plusieurs volets dont le bornage, la clôture des zones de nidification , la réalisation d’une piste cyclable et d’un observatoire d’oiseau, et surtout la dépollution du site par l’éradication des rejets des eaux usées domestiques et industriels. Un problème qui n’a pas été réglé, malgré la mise en service en 2009 de la station d’épuration du groupement urbain d’Oran à El Kerma. Ce projet de dépollution et de valorisation de la Sebkha d’Oran, attendu par les Oranais depuis bien longtemps, s’inscrit lui aussi parmi les nombreux grands dossiers en éternelle instance, évoqué à chaque changement de responsables au niveau central ou local, mais toujours pénalisé par la culture de l’échec et des renoncements…
Par S.Benali