Quel schéma de croissance et de développement urbain ?
Question: Pourquoi le grand et historique Jardin des plantes de M’dina Jdida n’a jamais pu être retenu et aménagé en site intégrant des espaces culturels et scientifiques liés à la nature et à l’environnement ? Tandis que d’autres espaces verts, comme la promenade Ibn Badis, ex-Létang, ont fait plusieurs fois l’objet d’un nouveau et coûteux aménagement dont on ne connaît ni les tenants ni les aboutissants, le Jardin des plantes tombe dans l’oubli et la désuétude, et ne se réveille chaque année qu’à l’occasion des fameuses «floralies d’Oran», une kermesse commerciale dédiée aux marchands de fleurs, de plantes et de matériel de jardinage. Personne à Oran ne peut ignorer l’ampleur des inepties et des échecs enregistrés en matière d’aménagement et d’embellissement des espaces dédiés à l’animation artistique et culturelle en milieu naturel. Les rares sites qui existent, tel que le jardin dit Citadin de la frange marine, restent plutôt envahis par le culte du folklore et de la médiocrité. Beaucoup parmi les sphères de gestion concernées, ne cessent de théoriser sur de futures réalisations de « jardin culturel urbain» à implanter sur des assiettes foncières devant être récupérées après relogement des habitants et démolition des bâtiments. A l’image de quelques enclaves à Ras El Ain, aux Planteurs, à Sidi El Houari, et surtout sur le site très convoité de «Batimat Etalian» non loin de la frange marine. Après la réalisation, non loin du terrain de «Batimat Etalian», de ce grand «jardin citadin» destiné, disait-on, à «forger la responsabilité citoyenne» envers la nature et l’environnement, les Oranais anonymes apprennent qu’ils vont bientôt bénéficier d’un grand «jardin Culturel» censé créer un «espace de convergence des pratiques artistiques dans un site paysager». Mais il suffit d’observer par exemple le fonctionnement de l’enceinte du théâtre de verdure, de l’extension de la place du 1er Novembre, du jardin citadin de la frange marine ou des Arènes d’Oran qui ont été réaménagées, pour comprendre qu’il ne suffit pas de décider de l’intitulé d’un projet d’aménagement pour assurer son fonctionnement conforme à la vocation espérée. En réalité, le projet d’aménagement d’un «jardin culturel» à la place de «Batimat Ettalian» a surtout le mérite d’éviter toute spéculation et toute tricherie dans une éventuelle affectation et utilisation du foncier récupéré. Mais ce choix est-il judicieux pour le long terme quand on sait que la ville d’Oran enregistre un déficit important en assiettes foncières permettant de satisfaire ses besoins en logements et en infrastructures dans tous les domaines?
Par S.Benali