A défaut de stratégie, le culte de l’accessoire…
A la cité des 1240 logements aux Hlm/Usto, une vieille carcasse de ce qui était un Combi Volkswagen reste abandonnée depuis plus de trente ans sur un trottoir juste en face d’une célèbre pâtisserie, d’un salon de coiffure et d’un bureau d’études technique privé.
Ce reste de véhicule sert aujourd’hui d’abri nocture à un sans-logis, dans l’indifférence des riverains lassés par les nombreuses doléances adressées à l’APC et même, selon certains, aux différents walis successifs, notamment à ceux parmi eux qui avaient effectués une tournée dans le quartier.
Cette carcasse abandonnée depuis des lustres est aujourd’hui tellement ancrée dans la banalité du décor urbain qu’elle ne semble même plus visible au regard des résidents des immeubles mitoyens.
En apprenant il y a déjà un mois par la presse locale que la commune d’Oran a lancé une opération d’enlèvement des carcasses de voitures abandonnées, les habitants concernés ont été ravis et ont applaudi cette initiative visant, nous dit-on, à améliorer l’esthétique et la propreté de l’espace public.
Malheureusement, les vieux retraités de la cité commentant cette actualité, se sont vite rendu compte que l’épave de véhicule rouillée installée sur ce présumé trottoir sans revêtement, poussiéreux en été et boueux en hiver, ne sera pas de sitôt enlevée, tant l’opération annoncée reste limitée à bien d’autres priorités, dont le ramassage des épaves de camions et de bus qui encombrent d’autres zones publiques bien déterminées.
«Comment croire que cet amas de ferraille dans notre cité sera inclus dans cette campagne qui mobilise tant de services…», ironisent les mauvaises langues du quartier qui pointent aussi du doigt les promesses non tenues d’un élu communal .
Il est vrai, selon des sources communales, que cette initiative ne concerne pas une seule délégation mais «s’étendra progressivement à tous les secteurs urbains de la ville d’Oran.
Cependant, estiment bon nombre d’Oranais sur les réseaux sociaux, il ne suffit pas de débarrasser l’espace public de tous les véhicules abandonnés pour garantir la propreté et la belle image urbaine de la ville à travers tous les quartiers.
Sur la voie routière reliant le rond-point des trois cliniques au rond-point des HLM, un ancien petit semblant de kiosque en tôle toute rouillée reste encore en place sur le trottoir, abandonné depuis que son occupant a été arrêté et condamné il y a une dizaine d’années à une forte peine d’emprisonnement pour trafic et vente de drogue dans la cité.
Pourquoi, se demandent les résidents, ces restes et débris métalliques de baraque ou de carcasse de véhicule bien visible par tous les usagers de cette route très fréquentée restent encore en place parfois depuis plus d’une trentaine d’années ?
A défaut de stratégie d’embellissement à long terme, c’est encore le culte de l’accessoire et des improvisations…
Par S.Benali