Oran Aujourd'hui

Le fléau des bâtisses à risque d’effondrement…

Avec la lutte pour éradiquer l’habitat précaire, c’est aussi la bataille contre les bâtisses menaçant ruine qui est engagée avec force par les autorités locales, conscientes des risques et des dangers d’effondrement de vieilles toitures sur des occupants de vieux bâti ou même sur des passants.
Mais si l’élimination d’un bidonville ne pose pour seule première contrainte et condition que l’hébergement des occupants, la démolition d’un vieil immeuble reste malheureusement soumise à différentes entraves techniques, administratives et juridiques liées à la nature et à la structure de la construction ainsi qu’aux capacités d’intervention dans ce domaine sensible de la démolition.
«Plus aucune habitation précaire ou menaçant de s’effondrer ne doit exister sur le territoire de la commune et de la wilaya d’Oran».
Cet ambitieux engagement du wali lors de la dernière session de l’Assemblée de wilaya d’Oran reflète bien l’importance et l’urgence de régler ce dossier qui traîne en instance depuis déjà plus de quarante ans.
Et comme pour répondre à ceux qui avancent certains arguments pour prédire l’échec de l’opération, le wali a déclaré que «les habitations fragiles appartenant à des privés seront démolies par leurs propriétaires» qui recevront des «mises en demeure les obligeant à raser leurs habitations dès lors quand elles constituent un danger public».
On sait que bien d’autres anciens wali avaient abordé ce dossier des immeubles à risque d’effondrement en se contentant d’expliquer que le statut juridique d’une bâtisse appartenant à un privé peut empêcher une intervention directe et rapide de l’État voulant engager sa démolition.
En la matière, explique un expert, même l’expropriation pour utilité publique ne serait pas recevable car généralement un immeuble menaçant ruine ne peut que très rarement être une entrave au lancement d’un projet social d’utilité publique.
Par contre, contraindre juridiquement un privé à démolir lui-même son habitation menaçant ruine peut surtout le conduire à accepter et à autoriser les services de l’Etat à procéder à la démolition.
Une phase judiciaire préconisée de nouveau par le wali en poste, mais qui a déjà été mise en œuvre il y a une trentaine d’années sans succès éclatant.
Pour tous les observateurs avertis, le risque d’effondrement d’une vieille bâtisse en ruine ne concerne surtout que le parc immobilier de l’Etat, globalement délaissé, sans entretien permanent et abandonné aux agressions de l’homme et du temps.
Même des immeubles, nouvellement construits au pôle urbain Ahmed Zabana connaissent déjà des effritements du revêtement de leur façade et quelques légères fissures qui inquiètent les habitants.
Le phénomène des effondrements, qui attise la peur et les craintes au sein de l’opinion local, reste paradoxalement utile et bénéfique pour les affaires de certains acteurs au profil mafieux qui trouvent en ce domaine un argument de choix servant à accélérer le relogement des squatteurs qui acceptent d’acheter une habitation à risque d’effondrement…

Benali Siyoucef

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