Oran Aujourd'hui

Querelles et polémiques stériles

Une «campagne de nettoiement» lancée il y a quelques jours à Arzew par les services municipaux, a connu des «couacs» et des «défaillances» inattendues suite au rejet affiché par des acteurs du «mouvement associatif» qui ont refusé de prendre part à cette initiative devant être en principe prolongée jusqu’à la fin du mois d’août en cours. Un refus expliquent certaines sources locales, qui serait justifié par de «graves malentendus» avec le maire, notamment à propos de l’organisation et du nombre d’agents de nettoiement devant être mobilisés et mis sur le terrain dans le cadre de cette campagne.
Il se trouve que ce dossier de gestion des travailleurs communaux en charge du nettoiement et du ramassage des ordures a fait l’objet à maintes reprises de disputes et de polémiques soulevées aussi bien par les mêmes acteurs sociaux que par quelques élus locaux dénonçant, à tort ou à raison, la répartition des tâches et l’insuffisance des moyens humains affectés à cette mission de nettoiement du cadre urbain.
Mais selon d’autres indiscrétions, le nombre d’agents affectés à cette opération de nettoiement ne dépasserait pas une dizaine pour chacune des cités ciblées, alors que le nombre total d’employés chargés de la collecte des ordures serait de plus de 600 agents. Des chiffres contestés par d’autres élus qui parlent de 350 agents de nettoiement disponibles à la commune.
Au-delà des chiffres avancés par les uns et les autres, on note surtout le grand déficit de communication officielle des premiers responsables concernés par la gestion des effectifs de la municipalité. Un déficit qui a ouvert la porte à des spéculations et même à de graves accusations de malversations en matière de «recrutements fictifs» et de détournements de salaires indus à des employés présumés chargés de la collecte des ordures.
Les Oranais, parmi les plus âgés, se souviennent de ce grand scandale qui avait éclaboussé la mairie d’Oran dans les années 80 lorsque les services de contrôle de la wilaya avaient découvert que plus de 700 présumés employés saisonniers chargés d’entretenir les plantations urbaines n’existaient pas sur le terrain mais étaient bel et bien faussement inscrits sur les fiches de paie hebdomadaires tenues par le gestionnaire concerné.
Aujourd’hui, à la mairie d’Arzew comme dans bien d’autres communes, beaucoup s’interrogent sur le chiffre réel des éboueurs et travailleurs municipaux recrutés et inscrits sur le registre des employés rémunérés. Mais ils se demandent aussi et surtout combien sont-ils à remplir leurs horaires de travail avec sérieux et honnêteté.
Depuis la mise en œuvre de la politique d’intégration dite de «l’emploi des jeunes chômeurs» dans les organismes et institutions locales, la surcharge en personnel a explosé, permettant ainsi à bon nombre d’ex-chômeurs de n’avoir aucune charge de travail précise et de se permettre de longues durées d’absences utiles à d’autres activités parallèles, parfois même illicites… Certains, connus dans les grandes cités d’habitat, ont investi le créneau de l’activité politique partisane et se retrouvent aujourd’hui élus à l’assemblée communale sans trop connaître leurs rôles et leurs prérogatives.
Fatalement, le désordre, la médiocrité et l’incompétence ne pouvait que générer ici et là les agitations, les querelles et les polémiques stériles. Jusqu’à quand?
Par S.Benali

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