EDITO

A moins de deux mois de l’Aid El Adha…

Après l’expérience des Souks Errahma à l’occasion du Ramadhan, convaincu que c’était une réussite, le ministre du Commerce récidive et annonce l’ouverture de ces structures commerciales légères dédiées à ralentir une très probable inflation à l’approche de l’Aïd El Adha. Kamel Rezig espère gagner une bataille qu’aucun de ses prédécesseurs n’a remportée. Agir à la baisse sur les prix des moutons est un combat techniquement perdu d’avance. Et pour cause, s’il est une constante c est bien le fait que les Algériens ont pris l’habitude et n’espèrent même plus voir la donne s’inverser. A mesure que la date de l’Aïd EL Adha approche, les prix de l’ovin s’envolent. Les maquignons imposent invariablement leur loi au vu et su de tous. Celle-ci rend irréversible la valeur du mouton d’année en année. L’on n’a pas vu une seule fois en 59 ans d’indépendance le mouton se vendre moins cher. Nous célébrerons Aid El Adha quelques jours après le 60ème anniversaire de l’indépendance du pays. Gageons que la proximité de ces deux fêtes n’agira en aucune façon sur la courbe des prix qui demeurera ascendante. Aucun facteur ne semble agir sur le marché à bestiaux. La sécheresse, l’abondance des pâturages, la chute des prix des aliments sur le marché internationale, l’abstinence forcée des consommateurs, et même toute la volonté du gouvernement de réguler le marché en important des ovins, n’ont absolument eu aucun effet sur le prix du mouton de l’Aïd qui n’en finit pas d’augmenter.
A plus force raison cette année où aucune des conditions techniquement favorable à une hypothétique baisse des prix n’est réunie. La pluviométrie n’a été au rendez-vous, loin s’en faut. La guerre en Ukraine aggrave un tableau déjà noirci par les éleveurs qui crient famine. Pourtant, les spécialiste retiennent l’absence de maladies dans les élevages ovins. De plus, les éleveurs ont bénéficié de l’aide directe et indirecte de l’Etat. Ce sont là des facteurs censé favoriser une progression du nombre de têtes mises sur le marché. A défaut d’une évolution «spectaculaire» du marché, l’on devrait s’attendre au moins à une stagnation des prix.
Mais penser cela, c’est compter sans l’appétit vorace des intermédiaires qui, en prenant le contrôle de toute la filière ovine font et défont les pronostics et mettent le peuple devant une situation tout à fait incongrue. Des centaines de milliers de pères de famille sont, de fait, devant un véritable dilemme annuel : se passer d’un rite de notre religion ou s’endetter lourdement au point de déstabiliser le budget familial. Car en plus de la dépense de l’Aïd El Adha, les Algériens ont déjà eu à subir celle du Ramadhan, de l’Aïd El Fitr. Il ne restera pas grand chose pour les vacances.
Par Nabil.G

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