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Un partenaire encore crédible ?

La redoutable machine de communication dans le conflit ukrainien coince. Et elle s’enraye sérieusement avec la dernière dérive du président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui cette fois a réussi la prouesse d’irriter même ses plus fidèles alliés et mentors, les Américains. En effet, Zelensky a directement accusé la Russie d’avoir lancé un missile contre la Pologne qui a fait deux morts et des blessés. Une accusation trop vite dégainée par un président qui cherche clairement à étendre le conflit et veut en faire le déclenchement d’une autre guerre mondiale.

Cette sortie hasardeuse du président ukrainien jette même la suspicion sur toutes les autres accusations où Kiev accusait Moscou de crimes de guerre, d’exactions et de bien d’autres chapelets de mensonges qui pouvaient passer chez les Occidentaux, lesquels, il faut le dire, trouvaient eux aussi leur compte dans cette grande propagande anti-russe.

Mais là, ça ne passe plus. Et c’est le président américain, Joe Biden, en personne, qui s’est vu obligé de réagir et de recadrer le comédien de Kiev, estimant  » improbable que le missile qui a frappé la Pologne ait été lancé depuis la Russie ». Pire encore, pour les enquêteurs de l’Otan, le missile est ukrainien, estimant qu’à ce stade de l’enquête il pourrait s’agir d’une erreur et non d’un fait délibéré.

Car un acte délibéré reviendrait à dire que Zelensky et son équipe ont comme objectif d’ouvrir de nouveaux fronts et chercheraient à impliquer par la ruse et la manipulation des faits , l’Europe et le monde entier dans un conflit généralisé. Une grossière imprudence de la part d’un amateur de la politique qui ne se fixe, apparemment, aucune limite et devient même un danger pour la sécurité et la paix mondiales.

Pour un général de l’OTAN, le président ukrainien a  » perdu une occasion de se taire », et ne peut se permettre de contredire l’Otan et Washington. Pour lui,  » l’Otan fera la guerre si nécessaire mais elle ne fera pas la guerre par accident et encore moins par caprice », ajoutant que  » l’Otan est une réelle garantie de sérieux. C’est l’adulte dans la maison de fous, à l’heure actuelle ».

Il est clair que Zelensky a perdu beaucoup de crédits en tentant ce coup de poker foireux. Il a aussi perdu le peu de sympathie que lui témoignaient ses alliés. Ces alliés qui jugeaient jusque-là, que c’est bien eux qui avaient un ascendant certain sur la Russie qu’ils ont bien réussi à affaiblir politiquement, diplomatiquement, médiatiquement et même militairement.

Et la question que doivent se poser actuellement les états major politiques et militaires occidentaux, c’est de savoir si le président ukrainien est encore un partenaire crédible permettant d’engager les pourparlers de paix en position de force.

Par Abdelmadjid Blidi

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