A quand l’engagement vers le progrès et la modernité ?
Le bidonville connu sous le nom de «Coca», situé à la sortie nord-ouest d’Oran, est semble-t-il devenu aujourd’hui le plus important regroupement de constructions illicites implanté sur le tissu urbain à Oran. Contrairement au grand site d’habitat précaire des quartiers des Planteurs et de Ras El Ain, pris en charge tant bien que mal par un grand projet d’éradication et de restructuration urbaine, le bidonville de «Coca» ne cesse depuis ces dernières années de s’étendre et d’imposer son implantation en nouvelle agglomération nécessitant à l’avenir des actions de «régularisation» et d’intégration administrative dans la collectivité locale. Un peu à l’image de Sid El Bachir, l’ancien douar de misère érigé aux portes d’Oran il y a plus de cinquante ans. Une simple balade sur les lieux permet de constater l’ampleur des constructions sauvages, en parpaing et tôles ondulées, érigées en une seule nuit sur les deux côtés de l’axe routier, au début de la route dite de la corniche supérieure allant vers Mers El Kébir. Même les arbres arrachés n’ont pas été épargnés par cette ruée vers l’occupation du domaine public et forestier. Un déplorable état des lieux marqué par la dégradation de l’environnement et l’amoncellement des tas de détritus et d’ordures ménagères jetées ici et là par les occupants du bidonville en extension depuis à peine un an, sous le regard indifférent, ou impuissant, des élus gestionnaires en charge du dossier. Et selon plusieurs témoignages, des «lots de terrain» de moins de six mètres carrés se vendent et s’achètent pour une vingtaine de millions de centimes. Un véritable marché des baraques du bidonville organisé et contrôlé par des énergumènes au profil mafieux, en relation, disent certains, avec des acteurs-prédateurs installés dans les rouages de l’administration. A l’heure où l’on se félicite à haute voix des progrès enregistrés en matière de préparatifs des prochains jeux méditerranéens à Oran, rien d’autre ne semble inquiéter outre-mesure les pouvoirs publics préoccupés essentiellement par la finition des travaux d’embellissement des principales façades urbaines de la Cité. La réussite des prochains jeux méditerranéens est certes un enjeu important nécessitant la mobilisation de tous les efforts et de tous les moyens. Mais pour la ville d’Oran, cela ne garantit en rien un véritable engagement vers l’avenir de progrès et de modernité tant attendu et espéré…
Par S.Benali