Oran Aujourd'hui

Absence de rigueur, de cohérence et de clairvoyance

Ceux qui connaissent bien le parcours urbain de la capitale oranaise savent qu’en juillet 2011, il y a donc plus de dix ans, un nouveau plan de circulation dont l’étude aurait coûté quelques 6 milliards de centimes, a été finalisée et mise en oeuvre à Oran. Cette étude, disait-on à l’époque, était axée sur un diagnostic de l’état des lieux et des propositions de plans devant permettre à moyen terme d’assurer une circulation fluide et de projeter des solutions à long terme visant à résoudre les contraintes et les désagréments du transport urbain et de la circulation routière. Malheureusement, on allait vite comprendre que ce plan de transport n’englobait en réalité que des mesures de réglementation de la circulation des engins et des camions encombrant les axes urbains durant la journée. L’anarchie dans la circulation routière avait évidemment favorisé la généralisation des mauvais comportements au volant, des désagréments et des incivilités de la part de chauffeurs. A l’époque, avec le lancement du chantier du tramway, et la fermeture de plusieurs tronçons à la circulation, il s’agissait aussi de trouver des solutions à l’asphyxie prévisible et au chaos généré par des automobilistes et des piétons qui se disputaient sans cesse des morceaux de chaussée, les uns pour stationner, les autres pour circuler. Même les trottoirs n’étaient pas épargnés. L’étude de ce plan de circulation, tel que décrit à l’époque, prenait en compte non seulement la circulation dans la ville d’Oran, mais aussi à l’intérieur de ce qui est désigné par le «groupement urbain d’Oran» englobant les trois autres communes : Bir El-Djir, Es Sénia et Sidi Chahmi. Aujourd’hui, loin d’être naïfs ou amnésiques, les Oranais anonymes se souviennent de ces échecs de ces tentatives coûteuses de replâtrage érigées en modèle de gestion des préoccupations collectives. En 2019, les pouvoirs publics ont annoncé la mise en œuvre d’un nouveau plan de transport et de circulation qui tarde à être mis en œuvre. Certes il est vrai qu’un plan de circulation d’une ville comme Oran, en grande mutation et en forte croissance urbaine depuis ces deux dernières décennies, ne peut être aisément étudié, mis au point et appliqué dans la rigueur et l’efficacité imposée par la conjoncture et les enjeux. Mais en réalité, malgré les efforts et l’engagement sincère de quelques rares responsables locaux, les grandes affaires locales, telles que le transport et la circulation, la maintenance urbaine, l’environnement, la gestion rationnelle du foncier, la préservation des sites et monuments, ou encore l’avancement des travaux de certains grands projets, restent pénalisés par une terrible absence de rigueur, de cohérence et de clairvoyance, ouvrant la porte à certaines dérives et à une grande médiocrité … Vivement le changement.
Par S.Benali

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