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Ahmed Attaf à propos de la résolution de l’ONU sur le Sahara occidental : « Les fondamentaux de la question sahraouie sont préservés »

Le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, M. Ahmed Attaf, a mis en avant une série de précisions relatives à la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU sur le Sahara occidental votée vendredi dernier. Il a rassuré que les fondamentaux de la question sahraouie sont préservés par cette résolution.

Dans un entretien accordé dimanche soir à la chaîne internationale AL24 News, il a d’emblée affirmé que les fondamentaux de la question du Sahara occidental sont préservés dans la résolution 2997 du Conseil de sécurité de l’ONU. Le ministre d’Etat a précisé que le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui « a été découplé par rapport au plan d’autonomie et il doit s’exercer conformément à la légalité internationale et à la charte des Nations unies ». M. Attaf a souligné, toutefois, que dans la résolution finale du Conseil de sécurité de l’ONU relative à la question du Sahara occidental, « les fondamentaux de la question sahraouie sont préservés… », tout en affirmant que « le droit à l’autodétermination (du peuple sahraoui) a été découplé par rapport au plan d’autonomie et il doit s’exercer conformément à la légalité internationale et à la charte des Nations unies ».
Le ministre a ajouté que le principe de la prétendue souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, que Rabat avait tenté d’introduire, a été retiré du corps principal du texte. « Le principe que le Maroc a tenté désespérément d’inscrire, celui de sa prétendue souveraineté sur le Sahara occidental, a été enlevé et expurgé des deux références qui ont été faites à ce principe dans le dispositif du projet de résolution. Cette référence est restée dans le préambule avec moins de force juridique », a-t-il affirmé. Dans ce sillage, le ministre d’État a expliqué que « sur le plan du dispositif de la résolution, il n’y a absolument aucune référence ni à l’Etat marocain ni à la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, et le plan d’autonomie n’est plus le cadre exclusif de règlement de la question sahraouie ». Et d’ajouter : « La résolution a ouvert le champ à d’autres idées et à d’autres alternatives ».
M. Attaf s’est expliqué par ailleurs sur la non-participation de l’Algérie au vote sur la résolution du Conseil de sécurité. Il a révélé au passage que « l’Algérie était à deux doigts de voter pour la résolution », avant de souligner pourquoi cette option n’a pas eu lieu. Selon lui, il y avait « cette petite disposition relative à la +souveraineté marocaine+ au niveau du préambule. Nous avons demandé, la veille du vote, à ce que cette disposition soit enlevée et on voterait pour le texte, mais elle n’a pas été enlevée » « Techniquement, c’est ce qui a motivé le fait que l’Algérie n’ait pas participé au vote », a-t-il tenu à préciser, faisant savoir que cette référence a été enlevée au niveau du dispositif du texte.
Le chef de la diplomatie algérienne a insisté dans ce sillage sur l’attachement de l’Algérie à ce que l’ensemble du processus onusien relatif à la décolonisation du Sahara occidental se déroule conformément aux résolutions des Nations unies. « L’Algérie accorde beaucoup d’importance au fait que tout ce processus conduit par les Nations unies en matière de parachèvement de la décolonisation du Sahara occidental soit strictement conforme à la résolution des Nations unies », a-t-il soutenu.
Le ministre a affirmé qu’il reste encore 17 territoires non-autonomes qui sont toujours à l’ordre du jour des Nations unies. « Il existe 17 territoires non-autonomes à l’ordre du jour des Nations unies. Tous ces 17 territoires sont éligibles et sans contestation aucune à l’exercice du droit à l’autodétermination », a-t-il rappelé, avant de s’interroger : « Pourquoi devrait-il y avoir un exceptionnalisme sahraoui ». Il a appuyé ses propos en rappelant dans ce cadre que le droit à l’autodétermination constitue à la fois un principe fondateur de la Charte des Nations unies. « Le droit à l’autodétermination est un pilier de la charte des Nations unies et c’est aussi un pilier de la diplomatie algérienne ; c’est la question algérienne aux Nations unies qui a été à l’origine de la résolution 1514 qui organise tout le dispositif de l’exercice du droit à l’autodétermination », a-t-il affirmé.

La résolution sur l’accord 1968 est une affaire «franco-française»

L’accord algéro-français de 1968 a constitué le deuxième volet de l’entretien accordé à la chaîne AL24 News. À une question sur la résolution adoptée récemment par le Parlement français visant à dénoncer l’accord franco-algérien de 1968, M. Attaf a affirmé qu’il s’agit d’une affaire « franco-française» entre «Assemblée nationale et le gouvernement français ». « C’est une affaire intérieure qui ne nous concerne pas pour le moment », a-t-il insisté. Il a précisé que cette question ne deviendrait bilatérale « que si elle évoluait vers un échange entre gouvernements, car l’accord de 1968 relève d’un cadre intergouvernemental et international ». Et d’ajouter : « Le gouvernement français ne nous a, à ce jour, adressé aucune communication officielle sur le sujet. » « Sur le fond, nous ne réagissons pas au niveau gouvernemental, car nous n’avons rien vu venir, et nous espérons ne rien voir venir », a-t-il conclu à ce propos. Et de poursuivre dans ce sens que cette affaire « pourrait nous concerner si ça devient une affaire de gouvernement à gouvernement parce que l’accord de 1968 est un accord intergouvernemental, un accord international», précisant que le gouvernement français «n’a rien dit à l’Algérie sur ce sujet ». Donc, a-t-il poursuivi, « sur le fond, nous ne réagissons pas (…) au plan gouvernemental, nous n’avons rien vu venir, et nous espérons ne rien voir venir ».
À une question, par ailleurs, sur l’état des relations entre l’Algérie et l’Afrique, M. Attaf a affirmé que « l’Algérie n’a jamais manqué à ses devoirs envers le continent », avant de souligner les efforts du président de la République sur ce volet. « Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune a une fibre africaine marquée. Il est porté vers le continent et il l’a prouvé aussi à travers des initiatives majeures qui ont eu un impact sur le déploiement diplomatique de l’Algérie en Afrique », a-t-il soutenu. Et, a-t-il encore dit, « nos partenaires ressentent qu’il y a à la tête de l’Algérie un président qui a cette fibre africaine » Il a indiqué enfin que le président de la République « est un homme de chantier politique et de chantier diplomatique, et il veut que ce sentiment de l’Algérie pour l’Afrique soit bâti sur des réalisations et il l’a démontré à travers les manifestations que nous avons organisées récemment, notamment l’IATF (Foire commerciale intra-africaine), qui a été un grand succès pour l’Afrique et pour notre pays ».

Mohand S

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