Ahmed Attaf : le Conseil de sécurité doit assumer la responsabilité qui lui incombe face aux dangereux développements à Ghaza et dans la région
Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, M. Ahmed Attaf, a affirmé, vendredi soir à New York, que les dangereux développements à Ghaza et l’escalade entraînée par l’entité sioniste dans la région ne laissaient aucune place à l’atermoiement ou à l’inaction du Conseil de sécurité, qui doit assumer la responsabilité juridique, politique, morale et humanitaire qui lui incombe.
M. Attaf intervenait lors de la Réunion de haut niveau du Conseil de sécurité sur « La situation au Moyen-Orient, y compris la question palestinienne », à laquelle a appelé l’Algérie pour mettre en lumière à nouveau la responsabilité qui incombe à l’organe onusien face au génocide que subit Ghaza depuis près d’un an et à la dangereuse escalade entraînée actuellement par l’entité sioniste au Moyen-Orient.
Les dangereux développements en cours ne laissent aucune place à l’atermoiement ou à l’inaction du Conseil de sécurité, qui doit assumer « la responsabilité juridique, politique, morale et humanitaire qui lui incombe face à l’horreur des crimes israéliens à l’encontre des Palestiniens et des autres peuples et pays de la région », a souligné le ministre.
Aucun manquement à cette responsabilité ne saurait être justifié.
C’est une responsabilité imprescriptible qui ne peut aucunement être éludée, a-t-il insisté, évoquant « l’incapacité de cette instance centrale à trouver les moyens de rendre justice au peuple palestinien et de faire valoir ses droits ».
En effet, le Conseil de sécurité s’est réuni des dizaines de fois depuis le début de l’agression commise par l’occupation sioniste à Ghaza, n’aboutissant qu’à l’adoption de deux résolutions réclamant un cessez-le-feu, a-t-il fait observer.
« Deux résolutions auxquelles, a-t-il dit, l’occupation de peuplement israélienne n’a prêté aucune attention ( ) continuant à se livrer à ses crimes odieux, ses violations flagrantes et ses pratiques inhumaines, sans aucune dissuasion ni condamnation explicite, ni le moindre reproche de la part de notre Conseil ».
« Alors que nous suivions les développements de la guerre génocidaire dans le cadre limité de la bande de Ghaza, nous ne savons plus vers où porter notre attention aujourd’hui, avec l’extension de cette guerre à la Cisjordanie et l’escalade israélienne dans toute la région : Yémen, Syrie, Iran et maintenant le Liban, où les crimes de l’occupation ont franchi de nouveaux seuils », a poursuivi M. Attaf.
Passant en revue les expériences du Conseil de sécurité qui, par le passé, « a fait montre de fermeté lorsque ces résolutions contraignantes n’ont pas été respectées », ce qui n’est pas le cas avec l’entité sioniste, le ministre s’est interrogé : « Jusqu’à quand l’occupation de peuplement israélienne continuera-t-elle à bénéficier d’un traitement spécial d’impunité ? ».
« Le maintien d’une telle situation c’est parier sur le pire, encourager et ancrer l’hégémonie de l’occupant, consacrer l’état d’occupation et d’expansion par la force, et paver la voie au plan israélien qui, inévitablement, mènera les Palestiniens et tous les pays de la région vers un destin dont on peut aisément prévoir les conséquences catastrophiques pour tous », a prévenu le ministre des Affaires étrangères.
C’est pourquoi, a-t-il dit, les Palestiniens, les Libanais et tous les pays et peuples de la région demandent au Conseil de sécurité d’agir pour mettre fin aux meurtres, aux exactions, à la destruction et à la dévastation, faire respecter les résolutions contraignantes qu’il a adoptées et prioriser les règles et normes du droit international, que tout un chacun doit observer et respecter sur un pied d’égalité.
M. Attaf a conclu son allocution en affirmant qu’en tentant obstinément de liquider la cause palestinienne, « l’occupation israélienne ne fait que confirmer qu’il s’agit de la cause la plus juste dans le monde, accroître la détermination du peuple palestinien à recouvrer ses droits nationaux spoliés, et conforter la communauté internationale dans sa conviction quant à l’impératif établissement de l’Etat palestinien indépendant et souverain comme solution juste, pérenne et définitive au conflit arabo-israélien et comme condition sine qua non pour le rétablissement de la sécurité et de la stabilité dans tout le Moyen-Orient ».