Les pays producteurs du pétrole sous la bannière de l’Opep et de l’Opep+ ont décidé dimanche dernier lors d’une réunion à Vienne (Autriche) de réduire la production de leurs quotas respectifs de l’or noir en vue d’encourager la remontée des prix.
À l’issue de cette rencontre de deux jours, l’Algérie a pris la décision de prolonger la réduction de son quota de production de pétrole de 48.000 barils/jour, jusqu’à fin 2024. Le consultant international en questions énergétiques Mourad Preure a fait une lecture, hier, de cette rencontre et ses retombées sur le marché mondial du pétrole.
Intervenant sur les ondes de la chaîne III de la Radio nationale, il a mis en avant une cohésion entre les pays de l’OPEP et de l’OPEP+ qui contribue, selon lui, à l’émergence d’un nouvel ordre mondial. « Les pays producteurs confirment leur cohésion et leur attachement à une ligne de défense des prix et de défense des parts du marché », a-t-il souligné.
Il a expliqué que cette réunion « s’est tenue à un moment où un certain nombre de paramètres structurants et fondamentaux de l’économie mondiale sont totalement incertains et imprévisibles ». Parmi ces paramètres, M. Preure a cité la crise financière à travers le resserrement monétaire des banques centrales alors certains établissements ont fait faillite. « Lors de chaque faillite de banques, les prix du pétrole dégringolent et touchent le seuil des 70 dollars le baril », a-t-il affirmé.
Par ailleurs, l’analyste a souligné que l’Opep, depuis sa création, a toujours été soumise à un dilemme, à savoir la défense des prix et la défense des parts du marché, faisant état d’un consensus entre la Russie et l’Arabie Saoudite. « Malgré leur désaccord de 2020, le consensus entre la Russie et l’Arabie Saoudite sur les prix du pétrole tient encore, et ce, dans un contexte géopolitique extrêmement instable avec la crise ukrainienne », a-t-il déclaré.
Concernant la situation des prix à l’avenir, M. Preure prévoit une tendance haussière. « Les prix sont orientés à la hausse sur le long terme mais il y a des tendances de court terme qui contrarient cette tendance haussière et l’état de l’économie mondiale est en conflit avec cette tendance haussière», a-t-il ajouté. Il a indiqué que plusieurs marchés pétroliers feront leur apparition dans le monde à cause de plusieurs facteurs. « Grâce aux changements qui s’opèrent dans le monde, nous aurons prochainement plusieurs marchés pétroliers. Nous assistons à la fin de la globalisation néolibérale et, par conséquent, de celle de l’Occident », a-t-il ajouté.
Il convient de rappeler que le ministère de l’Energie et des Mines a indiqué dans un communiqué rendu public dimanche dernier que « l’Algérie prolongera sa réduction volontaire de 48.000 barils de pétrole par jour jusqu’à fin décembre 2024, par mesure de précaution, en coordination avec les pays participant à l’accord Opep+, qui avaient précédemment annoncé des réductions volontaires en avril dernier ». La même source a précisé que « cette réduction volontaire se fera à partir du niveau de production requis, comme convenu lors de la 35e réunion ministérielle de l’Opep+ du 4 juin 2023, tenue en présence du ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab ».
Mohand S
