
Aïn El Türck : des édifices et des habitations échapperaient à l’expertise du CTC
Combien d’édifices et d’habitations auraient échappé et échapperaient toujours à la mission de l’Organisme National de Contrôle Technique de la Construction, le CTC, essentielle dans la normalisation des risques de la construction ?
La problématique est ancienne dans la commune d’Aïn El Türck et remonterait à la gestion des ex-délégations communales (DEC) pour continuer jusqu’à aujourd’hui, dans le cas des réalisations opérées dans un cadre informel, sans permis de construire ou en attente de régularisation foncière par les services habilités, que sont les services de l’urbanisme de l’APC.
La question soulevée est de grande importance et requiert l’urgence, estiment des experts qui confient que toute construction ou extension qui n’est pas soumise au contrôle systématique du CTC, présente des risques potentiels de dangerosité sur la structure et sur les individus qui y sont logés ou l’occupant même temporairement. Dans le cas de bâtisses de niveau RDC, les risques sont minimisés, bien que réels en cas de catastrophes naturelles, tremblements de terre, inondations, etc. Le niveau des risques devient exponentiel quand il s’agit en revanche d’édifices privés ou publics, tels que immeubles d’habitations à plusieurs étages, de supérettes, de mosquées ou de centres commerciaux réputés d’être à fort taux de fréquentation et à forte circulation humaine.
Le degré de dangerosité est multiplié quand il est procédé à des extensions de la construction en longueur et en souvent en hauteur, sans que ne soient étudiées les normes de construction, mais sans que la partie additive, quand ce n’est pas tout le bâtiment, ne fasse l’objet d’une vérification rigoureuse des services du contrôle technique de la construction, seul organisme habilité à donner son avis et son aval. Or, il se trouve que, pour ne citer que le cas des coopératives immobilières de Bouisseville constituées à partir des années 90, la finalisation des travaux d’anciens édifices, avec parfois des modifications techniques non proposées aux contrôles de conformité ni au bureau d’étude et leur agrandissement, s’effectue à l’abri des regards mais surtout sans la supervision du CTC.
Le cas se pose pour des résidences anciennes ou nouvellement réalisées ainsi qu’au niveau d’un édifice religieux, objet d’une querelle entre une association dont les activités sont gelées par l’APC et les administrateurs de la mosquée, notamment sur le volet sécuritaire et résistant de la structure. Créé par ordonnance n°71/85 bis du 29 Décembre 1971, le CTC, Organisme National de Contrôle Technique de la Construction, il est fait obligation au maître de l’ouvrage de conclure une convention avec l’organisme CTC pour toute construction entrant dans les attributions de ce dernier.
Karim Bennacef