Aïn El Türck, une ville bruyante : les nuisances sonores, un véritable fléau sanitaire
La station balnéaire d’Aïn El Türck est devenue une ville bruyante. Pas dans le sens festif. Eté comme hiver, de jour comme de nuit, les nuisances sonores constituent un véritable fléau social et impactent gravement la santé mentale des habitants.
Il est à croire que l’émergence du bruit dans cette contrée, n’est soumise à aucune réglementation, ni n’obéit à aucune règle morale ou civique. Le niveau d’intensité sonore est devenu permanent et représente un vrai problème de santé publique car, expliquent des experts, l’exposition à long terme au bruit a diverses conséquences pour la santé de l’individu, dont notamment, l’inconfort, des troubles du sommeil, des effets négatifs sur le système cardiovasculaire et sur le métabolisme ainsi que des troubles cognitifs chez les enfants. L’impact du bruit sur le cerveau humain entraîne de l’irritabilité, l’anxiété, l’agressivité, voire une dépression. Selon l’Organisation mondiale de la Santé, les nuisances sonores sont la deuxième cause de morbidité derrière la pollution atmosphérique. Rien que cela !
La commune d’Aïn El Türck, étant fréquentée à longueur d’année, ne connaît désormais aucun répit, ni quiétude. Les nuisances sonores ont investi tous les quartiers de la ville. Quotidiennement, et dès les toutes premières heures de la matinée, c’est un vrai ballet de vendeurs ambulants de fruits et de légumes et de poissonniers qui entame sa sérénade sur fond de klaxons retentissants et de gorges déployées, pour être relayés dans un manège continu de revendeurs d’eau douce et de brocanteurs. Des meuglements et des bruits de klaxon qui secouent jusqu’aux entrailles des foyers provoquent le soubresaut et souvent des malaises chez leurs occupants, n’épargnant ni les enfants en bas âge ni les personnes âgées. Le vacarme s’étire jusqu’au zénith avec la même violence sonore avant que n’entrent en action, pour le restant de la journée jusque tard dans la soirée, les deux roues à grosses cylindrées et leurs vrombissements assourdissants et tapageurs gonflés à bloc, sans restriction aucune. Et ce, bien que la législation en vigueur en matière de limite des décibels autorisés pour les motos soit stricte et ne tolère aucun dépassement au-delà des 85 dB pour les plus grosses cylindrées, soit entre 350 et 500 centimètres/cube. Des témoignages et des constats des riverains, ces limites sont loin d’être respectées. Et comme si un malheur à lui seul ne suffisait pas, ce sont les incessants travaux des différents chantiers de construction en cours dont les bruits de marteaux piqueurs et de meules qui retentissent dans le ciel à des heures indues de la journée, sapant le moral des habitants dans leur tranquillité et le peu de calme qui leur revient de droit et dont ils en sont totalement privés dans la mesure où, les horaires de chantiers, tels que réglementés par la loi, n’existent point. Or, la loi sur les nuisances sonores, notamment le décret exécutif N°93-184 du 27 juillet 1993 réglementant l‘émission des bruits, stipule clairement qu’aucun bruit particulier ne doit, par sa durée, sa répétition ou son intensité, porter atteinte à la tranquillité du voisinage ou à la santé de l’individu dans un lieu public ou privé. La balle est dans le camp des autorités locales pour la préservation de la santé de leurs concitoyens.
Karim Bennacef