Alerte aux «arnaques et au charlatanisme médical» sur les réseaux sociaux
Depuis quelques temps, une nouvelle pratique de vente de produits pharmaceutiques divers est installée sur les réseaux sociaux sous le couvert d’un présumé droit à une communication publicitaire ciblant surtout des citoyens modestes non avertis des risques sanitaires lourds liés à l’absorption de certaines substances non contrôlées.
Distribués hors de tout cadre réglementaire officiel, des médicaments proposés notamment pour certaines maladies telles la prostatite, l’arthrose ou les troubles hormonaux, entraînent parfois des complications dangereuses pour la santé. Un médecin, installé depuis longtemps dans une grande cité d’habitat, nous signale qu’elle reçoit de plus en plus de patients se plaignant de maux divers suite à la consommation d’un produit acheté via internet. Des malades souvent à revenu modeste, victime d’une certaine naïveté les conduisant à croire au «miracle» proclamé par une publicité abusive, voire mensongère.
On sait pourtant que la loi interdit toute forme de publicité sur les soins médicaux et les médicaments, aussi efficaces et bénéfiques soient-ils. Mais derrière l’écran des réseaux sociaux bon nombre d’acteurs sans vergogne activent sur ce créneau du «charlatanisme numérique» venu parfois se substituer aux vendeurs de gri-gri, de plantes et de mélange d’épices diverses censées guérir des maladies chroniques comme le diabète ou l’hypertension, et même… le cancer! Ces «potions magiques» se retrouvent aujourd’hui de plus en plus étalées sur les vitrines du web. Malgré la vigilance et les interventions des services de police spécialisés, le phénomène à encore tendance à s’amplifier, nourri par des offres séduisantes et attractives pour de nombreux consommateurs vulnérables.
«A mon âge, je n’avais rien à perdre et tout à gagner…explique un vieux retraité victime des effets secondaires causés par un présumé traitement d’un début du cancer de la prostate ». Il serait utile, souligne un médecin installé en cabinet privé au HLM/USTO de lancer une grande campagne de lutte et de prévention contre la vente de ces produits à travers des procédés frauduleux et des affirmations mensongères étalées sur les réseaux sociaux. Face à ce véritable fléau, tous les acteurs sociaux, des institutions de l’Etat au mouvement associatif devraient se mobiliser pour éradiquer ces pratiques.
Lors d’une récente émission de la radio d’Oran, deux cadres de la direction du commerce chargée de la répression des fraudes, ont eux aussi tiré la sonnette d’alarme en dénonçant fermement la prolifération incontrôlée de pages numériques et de comptes anonymes ciblant des malades incrédules en leur proposant des produits non homologués, souvent présentés comme des remèdes à base de produits naturels. Des produits qui en fait ne reposent sur aucune base légale, administrative, sanitaire ou encore moins scientifique.
Sans parler de l’impératif lié à la nécessaire traçabilité des produits médicaux mis en vente. «Concernant les plantes médicinales parfois vendues au souk d’un douar de la région, on sait au moins d’ou elles proviennent et comment leur histoire s’est propagée d’une génération à une autre…» explique un commentateur, mais la vente de remèdes sur internet ne repose le plus souvent que sur des pratiques d’arnaques et de tricheries aux contours proprement mafieux…
Par S.Benali