Des dossiers de gestion urbaine en éternelle instance…
Lors d’une récente tournée à travers les principaux quartiers de la ville, le wali d’Oran avait exprimé sa satisfaction face à «l’avancement des travaux de réhabilitation et d’embellissement engagés sur le tissu urbain». Il est vrai que quelques projets ont été engagés ici et là pour améliorer le cadre de vie des habitants et éliminer le décor hideux des «points noirs» illustrant une dangereuse avancée de la clochardisation.
Parmi ces opérations dites d’embellissement figurent notamment l’éradication des «extensions illégales» qui occupent les trottoirs, l’entretien des espaces verts, ou encore la relance de certains projets d’aménagement de sites urbains et d’aires de détente et de loisirs mis en veilleuse depuis longtemps. Notamment les projets de réhabilitation du Marché des Aurès, ex-la Bastille, et celui de l’aménagement du plateau au sommet du Mont Murdjadjo en espace récréatif naturel de promenade et d’activité sportive.
Des projets de réaménagement et d’embellissement mille et une fois évoqués par presque tous les walis qui se sont succédé au chevet de la wilaya d’Oran depuis ces trente dernières années.
On sait malheureusement à quel point la capitale oranaise reste pénalisée par le mal du renoncement et de la stérilité qui plane au-dessus d’elle comme une fatalité devenue légendaire. Un peu à l’image des fléaux des bidonvilles irréductibles, du vieux bâti qui s’effrite, des monuments historiques en attente de réhabilitation, des grands édifices architecturaux comme le siège de la Mairie et le Théâtre régional qui sont dans un état déplorable, et de bien d’autres inepties urbaines souvent commises en toute impunité.
Le vieux projet de ligne de métro, les extensions du tramway vers l’aéroport et vers Belgaid à l’est de la ville, l’aménagement de la zone humide de la Sebkha, sont autant de grandes ambitions qui illustrent l’ampleur des retards et des incertitudes tenaces marquant les politiques publiques de développement local.
Fatalement, les mauvaises langues oranaises ne peuvent s’empêcher de critiquer avec sarcasme les annonces élogieuses lancées après des opérations de démolition d’une terrasse de café ou de restaurant aménagée sur le trottoir sans autorisation.
Il est vrai que les lois de la République doivent être respectées partout. Mais encore faut-il avoir les capacités organisationnelles et les compétences requises pour faire appliquer la Loi dans toute sa rigueur et ses dispositions. Notamment en matière d’occupation partielles de trottoirs par des extensions déclarées illicites.
La prolifération des enseignes et des panneaux publicitaires implantés anarchiquement, la gestion du ramassage des déchets et ordures ménagères, la lutte contre l’occupation illicite des trottoirs et des espaces publics, l’éradication des bidonvilles et des constructions sauvages, la prolifération du commerce informel, la préservation de l’environnement et des espaces verts, et bien d’autres dossiers en instance depuis un demi siècle ne reflètent au final que le laxisme, l’incompétence et les dérives de l’ancien système de gestion des affaires locales ancré sur la seule course au gain rapide, la corruption, et l’opportunisme indécent…