Alimentation en eau potable : l’éternel défi oranais
Depuis le début de la semaine dernière, des perturbations dans l’alimentation en eau potable ont été enregistrées dans plusieurs quartiers et localités de l’agglomération oranaise. Selon un communiqué de la société de l’eau et de l’assainissement (SEOR) ces coupures d’eau sont encore une fois «expliquées» par le lancement de travaux de maintenance des équipements de la station de dessalement de l’eau de mer d’El Mactaa.
Une bonne partie de la zone est de la ville d’Oran ainsi que plusieurs communes dont Bethioua, Arzew et Bir El Djir ont été privées d’eau potable dans les robinets. Pourquoi ces travaux de maintenance à chaque fois annoncés par l’entreprise de gestion de la station de dessalement d’El Mactaa (TMM) entraînent toujours un arrêt total de l’usine et donc une rupture des approvisionnements, se demandent bon nombre d’Oranais, certes profanes en matière de fonctionnement technique des installations. Mais pour des observateurs avisés, la grande fréquence des «arrêts de maintenance programmés» et l’arrêt total de livraison du précieux liquide semble bien indiquer la persistance de certaines failles et carences dans le processus de production et de stockage.
On sait que de nouveaux réservoirs viennent d’être installés qui permettront, on l’espère, de réduire la durée des coupures lors des opérations de maintenance. Mais comment et pourquoi tous ces aléas censés être cernés dans les études techniques du projet ne sont pris en compte que des années plus tard s’indignent les mauvaises langues locales ? Pourquoi, sous d’autres cieux, il y a chaque année un seul et unique arrêt total de l’usine pour maintenance préventive qui, de surcroît, ne provoque pas de coupures ni de perturbations ? On sait que l’eau potable dans les robinets des familles oranaises a été depuis très longtemps au cœur des espérances et des lamentations des anciens habitants de la ville qui avaient même fini par apprécier l’eau saumâtre pour faire leur café.
Des sommes colossales ont été accordées au lancement de plusieurs projets, dont celui de l’adduction au barrage de Gargar via le couloir MAO ainsi que la réalisation de plusieurs stations de dessalement. Des projets qui ont en effet bien réduit les déficits durant les deux dernières décennies, mais qui semblent aujourd’hui encore insuffisants face à une croissance urbaine et démographique jamais égalée.
La future usine de dessalement de Cap Blanc, dont la livraison a été et annoncée pour la fin de l’année 2024 en cours est l’un des projets les plus attendu par les Oranais. Même si certains, sur les réseaux sociaux, expriment leur inquiétude sur le respect des dates de livraison et des conditions techniques de fonctionnement et de maintenance de cette nouvelle infrastructure de dessalement. Comment exorciser le mal des retards, des échecs et des tâtonnements qui plane depuis des lustres dans le beau ciel oranais ?
Par S.Benali