Oran Aujourd'hui

Sidi El Houari attend son «plan de sauvegarde» depuis quarante ans !

Un vaste plan sera bientôt lancé pour «la réhabilitation du patrimoine historique dans les vieux quartiers, notamment à Sidi El Houari». Cette annonce lancée la semaine dernière par le wali d’Oran, Saïd Sayoud a été certes accueillie avec joie par bon nombre d’habitants, mais a également fait sourire grand nombre d’Oranais parmi les plus âgés qui suivent depuis longtemps le scabreux parcours de ce dossier de réhabilitation et d’aménagement du quartier historique de Sidi El Houari.
L’une des «mauvaises langues» locales n’a pas manqué de commenter cette annonce sur les réseaux sociaux, en se demandant notamment comment pouvoir sauvegarder le vieux quartier et tous les sites et monuments abandonnés, tels que la mosquée du Pacha, le Palais du Bey, et bien d’autres endroits, quand on n’est pas même pas en mesure d’aménager et de restaurer la seule petite rue des Aurès, ex-La Bastille, qui reste à ce jour dans un état de clochardisation et de répugnance avancée ? Tous les walis qui se sont succédé au chevet d’Oran ont, chacun selon son style de communication, souligné que «le vieil Oran chargé d’histoire a plus que jamais besoin d’être réhabilité».
A l’occasion d’une cérémonie de célébration de la journée de la liberté de la presse, le premier responsable local a annoncé toute une série d’actions concrètes qui seront menées dans le cadre de cette opération de réhabilitation des vieux quartiers une nouvelle fois évoquée. Le wali à indiqué que les bâtisses et les murs menaçant ruine seront démolis, que les immeubles seront réhabilités, que les réseaux d’assainissement et de distribution d’eau potable seront rénovés, que tous les détritus qui ternissent ce quartier seront ramassés, que la voirie publique sera réparée, en un mot, que ce quartier allait complètement changer grâce à «l’ouverture d’un grand chantier qui allait être lancé dans ces vieux quartiers».
On sait que le mythique quartier de Sidi El Houari, ayant acquis le statut de «secteur protégé à sauvegarder» par décret du 22 janvier 2015, a fait l’objet d’un plan de sauvegarde et de restauration qui n’avance pas au rythme souhaité et reste retardé et pénalisé par des contraintes bureaucratiques et financières.
C’est pourquoi l’annonce du wali est saluée pour son pragmatisme et son engagement à vouloir sortir des méandres administratifs retardant la mise en œuvre du fameux «plan de sauvegarde et de restauration» et à lancer des actions urgentes et évidentes d’aménagement et de réhabilitation du cadre urbain dans les vieux quartiers. Une approche qui permettra peut-être au wali en poste, M. Sayoud, d’inscrire son nom dans la mémoire collective oranaise. Car Sidi El Houari attend des actions de sauvegarde et de réhabilitation depuis plus de quarante ans !
Par S.Benali

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