Aménagement et embellissement urbain : lueur d’espoir et de renouveau.
«Les travaux de restauration du Grand Hôtel d’Oran seront achevés dans les tout prochains». Cette annonce faite il y a près de deux mois déjà, a été renouvelée la semaine dernière par les gestionnaires concernés qui précisent que «les travaux ont atteint un taux avoisinant les 80% et seront achevés avant la fin de l’année 2024 en cours». Les mauvaises langues sur les réseaux sociaux se disent intrigués par ce pourcentage de «reste à réaliser» de 20 % que l’on espère rattraper en un mois. Selon les services de la wilaya, le Grand Hôtel d’Oran dont les travaux de restauration ont été relancés en 2020 rouvrira ses portes à la fin de l’année. L’établissement, avec ses 80 chambres et ses huit suites, situé sur la place du Maghreb, face à la Grande Poste est un bijou architectural édifié en 1920. Un édifice qui faisait la fierté des Oranais, tant il est chargé d’histoire et d’événements locaux tout au long d’un parcours qui a connu le passage à Oran de bon nombre de figures politiques, culturelles et artistiques. Beaucoup aiment à rappeler que cet hôtel avait accueilli la première assemblée de notables qui allait conduire à la création de la Fondation Emir Abdelkader. En 2007, l’hôtel alors livré à un début de «clochardisation» a été cédé en concession à un opérateur privé qui s’est heurté à l’opposition légitime du syndicat des travailleurs voulant participer au capital. Depuis, l’hôtel complètement abandonné, a été livré aux squats et au délabrement avancée sous le regard indifférent ou complaisant des élites municipales et présumés notables de la cité. Une forme d’impunité propre à l’ancien régime de gouvernance locale qui avait, on le sait, aggravé les dérives et les échecs dans la démarche de gestion des affaires locales. Un peu à l’image de cette vieille tour-carcasse de béton construite il y a un demi-siècle sous le nom de «l’hotel Châteauneuf», le bel édifice du Grand Hotel d’Oran a bien failli lui aussi plongé dans l’abîme des renoncements indignes du statut et des ambitions de la capitale de l’Ouest. Il faut bien admettre que ce n’est que depuis ces cinq dernières années qu’un certain élan est enregistré en termes de rigueur et d’efficacité dans la prise en charge de certains anciens dossiers de gestion locale laissés en instance depuis des années. Après la réhabilitation du siège historique de la grande poste, il fallait bien rénover et consolider l’édifice voisin du Grand hôtel pouvant devenir un atout touristique indéniable pour le centre ville d’Oran, sur la place du Maghreb, ex-La Bastille. Mais encore faut-il que tout l’environnement urbain limitrophe puisse lui aussi être aménagé et embelli pour refléter une image de progrès et de modernité digne des attentes collectives. Mais pour l’instant, les vendeurs à la sauvette de pain et de produits laitiers à l’entrée de la rue de La Bastille, et les vieux retraités assis sur un carton étalé sur la bordure en faux marbre entourant des plantations asséchées, sont autant d’images désolantes indiquant que beaucoup reste encore à faire en matière d’embellissement urbain et d’attractivité..
Par S.Benali