Bd Front de mer: Un état des lieux inquiétant…
Depuis quelques jours cette question est aux lèvres de nombreux citoyens oranais exprimant leurs inquiétudes suite à la diffusion sur les réseaux sociaux d’images d’affaissement de sol et du revêtement en quelques endroits restreints du trottoir du Bd Front de mer, le long de la belle rampe en fer forgée. Certains habitants, affolés, ont lancé sur les réseaux des débuts de pétition appelant les responsables locaux à intervenir «avant que ne survienne une catastrophe». On sait que les fortes chutes de pluie enregistrées durant le mois de mars dernier ont provoqué un glissement de terrain au niveau du jardin dit «Copico», au pied du Front de mer. Le 22 mars dernier, les poids lourds et les bus de transport urbains ont été interdits à la circulation de jour comme de nuit sur le bd de l’ ALN (Bd Front de mer). Cette mesure préventive a été décidée par le Maire d’Oran suite à l’observation «de signes de dégradation» dans les soubassements du grand balcon urbain de la ville». Le Bd du Front de mer, long de 2,3 kilomètres est un chef-d’œuvre d’architecture urbaine construit durant la période coloniale qui, depuis déjà bon nombre d’années, semble subir un processus d’érosion due à plusieurs facteurs dont le manque d’entretien des structures porteuses, la remontée des eaux souterraines, l’augmentation de la cadence du trafic et des vibrations au fil des décennies, ainsi que le manque de rigueur et d’efficacité des rares opérations de confortement engagées après quelques études aléatoires sur l’état des lieux de cet important ouvrage inscrit dans l’image urbaine de la ville. L’assise du Bd Front de mer, un alignement de piliers hauts 30 mètres, aurait fait l’objet au début des années 80 d’une étude diagnostic et de quelques travaux de confortement des structures. A l’époque on parlait de quelques légères fissurations visibles à l’œil nu en certains endroits de la plate-forme, causées explique-t-on par le phénomène de la remontée des eaux souterraines au centre-ville. Une menace réelle pour les fondations de bon nombre d’immeubles de la période coloniale, et qui semble s’aggraver ces dernières années au centre-ville. Les quelques rares travaux de drainage ou de détournement des ruissellements de cours d’eau souterrain, engagés durant ces dernières années, ne peuvent à l’évidence suffire à stopper le phénomène et ses menaces sur la stabilité du sol et des fondations des immeubles et des infrastructures au centre ville. Faut-il pour autant s’alarmer et crier au danger d’effondrement de notre beau Bd du Front de Mer? Il vaut mieux prévenir que guérir…
Par S.Benali