Oran Aujourd'hui

Le scandaleux dossier des cinémas d’Oran…

On a appris lundi dernier que la belle salle de cinéma Marhaba, ex-Escurial, située sur le boulevard Emir Abdelkader, sera rouverte dans les tous prochains jours, après avoir fait l’objet d’une opération de réhabilitation de l’infrastructure et de ses équipements.
On sait que le projet de rénovation de cette salle était programmé depuis déjà plusieurs années par d’anciens élus à l’APC.
Un projet qui a été, lui aussi, pénalisé par des entraves et des carences diverses liées à l’état des lieux désastreux du système de gestion et de prise en charge des préoccupations collectives des habitants.
La salle Marhaba, comme bien d’autres sites en voie de dégradation, avait déjà connu plusieurs opérations coûteuses de présumées rénovations, notamment lorsqu’elle devait abriter l’organe chargé de la célébration du 11éme centenaire de la ville d’Oran.
Le dossier des salles de cinéma d’Oran, aussi belles que nombreuses durant la période coloniale, a déjà fait couler beaucoup d’encre, pointant à chaque fois le désolant laxisme et renoncement des autorités municipales successives qui ont livré ce patrimoine aux dérives et à la désolation.
«Offertes» en concession à des opérateurs privés, certaines salles de quartier ont été transformées en habitations, en commerces divers, en salle de fêtes ou tout bonnement abandonnées à une totale dégradation.
A l’image du cinéma «Rex» situé au début de la rue de Tlemcen, à ce jour abandonné et qui risque de tomber en ruine au grand bonheur de certains prédateurs en attente de récupérer l’assiette foncière.
Sur une cinquantaine de salles recensées en 1966 et versées au patrimoine communal, seuls deux cinémas, El Maghreb et Es-Saâda, anciennement Le régent et le Colysée, continuent de fonctionner plus ou moins normalement après signature d’une convention entre l’APC et l’Office national de la culture et de l’information qui organise de temps en temps des manifestations et diverses activités artistiques.
Selon des sources communales citées par des journaux, la commune d’Oran ne dispose aujourd’hui que de 35 salles de cinéma, dont plus d’une quinzaine ne sont pas exploitables en raison de leur état de dégradation et de délabrement avancé.
Les autres salles gérées en concession à des privés sont opérationnelles mais ne fonctionnent pour la plupart qu’avec un simple vidéoprojecteur et des films téléchargés sur internet.
Une autre salle, El Feth, reste affectée au mouvement associatif local qui organise diverses rencontres et manifestations en fonction des conjonctures politiques et sociales.
Aujourd’hui, nul ne peut nier que la capitale de l’Ouest a été trop longtemps livrée à une gestion urbaine désastreuse, à des dérives dans l’affectation et l’utilisation du foncier, et à des tractations douteuses qui ont dilapidé les richesses immobilières et parfois même compromis sévèrement le développement urbain de la ville.
Par S.Benali

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