Le pain devient de plus en plus rare à acheter à travers plusieurs régions du pays. D’ailleurs, plusieurs boulangeries ont baissé les rideaux, et ce, vu le «manque de la farine».
Un problème qui revient sur la scène nationale régulièrement, sans pouvoir être réglé depuis des années. Afin d’éradiquer et enterrer ce problème une bonne fois pour toute, le président de l’association nationale des commerçants et artisans algériens, El Hadj Tahar Boulenouar a appelé les boulangers à aller directement chez les minoteries afin de s’approvisionner de cette matière première «subventionnée». «Actuellement, les boulangers préfèrent acheter la farine chez les grossistes et les dépositaires, mais il faut changer cette pratique et aller directement à la ressource», a lancé M. Boulenouar qui a rassuré sur la disponibilité de la farine dans les dépôts de l’OAIC. «Il n’y a pas de pénurie de farine. Tous les dépôts sont remplis»,a-t-il rassuré.
Le président de l’ANCAA a précisé en outre que le problème est dû essentiellement aux congés techniques des minoteries durant cette période d’été. «La décision de prendre des congés techniques par les minoteries a créé un déséquilibre sur le marché. Les minoteries profitent de cette période pour libérer leurs employés et passer à la maintenance de leurs équipements et machines. Mais, il se trouve que la majorité des minoteries sont parties en congé. Une décision qui a vraiment créé un malaise sur le marché», a expliqué M. Boulenouar.
Heureusement, rassure le président de L’ANCAA, ce dysfonctionnement a été rattrapé par les ministères de l’Agriculture et celui du Commerce, qui ont instruit les minoteries à assurer un service minimum d’approvisionnement en matières essentielles.
Par ailleurs, M. Boulenouar a appelé à la libération des prix des matières premières et cibler directement les citoyens avec ces subventions. Ceci, selon lui, permettra de réguler le marché et éviter toutes ces pénuries et ces problèmes.
Quant à eux, les boulangers rencontrés à Alger se plaignent de la gestion de ce dossier très épineux. L’un de nos interlocuteurs exerçant au quartier Eucalyptus dira qu’il a été obligé de fermer pendant une semaine et ce, vu que les distributeurs n’ont pas travaillé. «Je me suis dirigé vers la minoterie, mais tout le monde était en congé à cause des contaminations en Covid-19. J’ai été obligé de charger mon camion tout seul et avec le même prix de dépositaire», raconte ce boulanger qui a repris son activité il y a quelques jours. Un autre au quartier Chevalley, toujours à Alger, a fermé ses portes depuis plus d’une semaine et attend sa part de farine. Entre ces différentes circonstances, le citoyen demeure le seul et l’unique perdant. «Nous sommes obligés de nous déplacer à travers les différents quartiers de la capitale pour acheter du pain, car la boulangerie du quartier est fermée depuis plus d’une semaine», nous dira un citoyen du quartier «Gai Soleil» à Chevalley. Cela, se désole un autre, provoque des files d’attente chez certaines boulangeries ouvertes, ce qui facilite la contamination en Covid-19. «Nous sommes entre le marteau et l’enclume», nous lancent d’autres citoyens rencontrés devant une boulangerie à Ben Aknoun.
Noreddine Oumessaoud