Carences et lourdeurs dans la gestion du cadre urbain
En Avril 2018, il y a déjà cinq ans, les services communaux, en partenariat avec certaines sphères associatives, avaient annoncé le lancement imminent d’un projet d’aménagement du jardin Ibn Badis , ex Promenade de Letang, affirmant avec aplomb et certitude que cet ancien espace vert allait devenir un «jardin culturel», devant être chapeauté par la direction locale de la Culture. Mais ce projet annoncé a vite fait de «capoter» tant il était entouré d’incertitudes et de non-dits. Sans parler des carences et des lourdeurs administratives qui pénalisent souvent les initiatives de lancement d’opérations et de projets annoncés de bonne foi par des membres du mouvement associatif soutenus par des élus locaux.
Au delà de la pertinence du concept de « jardin culturel » souvent évoqué à Oran pour habiller des sites de plantation et d’espaces verts comme la prestigieuse promenade Letang, bon nombre d’observateurs savent désormais que ce genre d’initiative, comme bien d’autres, ne pouvait qu’avorter, victime des lacunes, des contraintes, et des nombreux paradoxes qui pénalisent le terrain social et culturel oranais.
L’ancienne promenade Letang, qui porte le célèbre nom de Ibn Badis, figure emblématique du mouvement réformiste musulman en Algérie, a connu ces dernières décennies plusieurs projets dits de « réhabilitation » et d’aménagement devant permettre de sécuriser cet espace de détente et de lui redonner un brin d’attractivité pour les familles oranaise qui appréciaient jadis cette promenade sur ce splendide balcon naturel faisant face à la mer. Malheureusement, ce site inscrit au patrimoine urbain de la ville reste encore livré à la clochardisation et à la désolation.
Presque tous les wali de passage à Oran ont tenté il est vrai de cerner les paramètres et les données permettant de faire revivre cet espace vert des plus célèbres à Oran et d’assurer sa réintégration durable dans le tissu social et urbain. Malheureusement, les initiatives et les opérations d’aménagement lancées n’ont pas permis à ce jardin de se débarrasser de la mauvaise réputation qu’il traîne depuis des décennies.
Ceux qui aujourd’hui parlent souvent de transformer la vocation d’un espace vert en « jardin culturel » devraient se demander pourquoi l’ancien et célèbre «jardin des plantes» d’Oran, qui était par le passé dédié à la botanique, aux arts, à la culture et aux loisirs a aujourd’hui perdu tout l’éclat de anciennes verdures, de ses allées fleuries, de son lac artificiel et de ses aires de détente et de loisirs … Une régression urbaine qui sonne comme une triste et amère fatalité.
Par S.Benali