Nouveau recensement des biens immobiliers de la Commune
Selon des sources citées par la presse locale, la commune d’Oran s’apprête à lancer une nouvelle opération de recensement de ses biens immobiliers, notamment les «assiettes foncières susceptibles d’être récupérées pour permettre d’envisager la réalisation d’un équipement d’utilité publique». Selon les mêmes sources, des fiches techniques détaillées concernant l’ensemble des biens fonciers recensées seront élaborées indiquant notamment leur emplacement, leur nature juridique et leur superficie. Un rapport sera alors présenté au Maire d’Oran permettant d’évaluer l’état des lieux du patrimoine et des actifs existants. C’est en quelque sorte une nouvelle opération d’actualisation de certaines têtes de chapitre du sommier de consistance de la Mairie qui sera lancée, axé sur le patrimoine foncier. Evoquant cette annonce sur les réseaux sociaux, les mauvaises langues locales se sont empressées de pointer du doigt les anciennes opérations du même genre lancées à chaque renouvellement de mandats des élus à l’assemblée communale. Une action, certes prévue tous les dix ans par la réglementation, mais qui, selon les observateurs a été longtemps pénalisée par des lacunes et dysfonctionnements propres au vieux système de gestion des collectivités. Il y a une vingtaine d’années, une opération de recensement des biens communaux et d’actualisation du sommier de consistance , confiée à un bureau d’expert-géomètre privé payé rubis sur ongle, avait disait-on à l’époque, permis la récupération de plusieurs assiettes foncières après la démolition de certains entrepôts et divers bâtisses à travers le territoire communal. Des terrains qui avaient permis à la Mairie, entre autres, le transfert du siège de la division de l’hygiène et de l’assainissement (DHA), la construction de logements pour les travailleurs communaux, et la réalisation d’une annexe de l’état civil. Il y a quelques jours à peine, à l’occasion de la remise de livrets fonciers aux communes de la wilaya , le Wali d’Oran avait insisté sur l’impératif de récupérer toutes les assiettes inutilement occupées par des dépôts, des hangars et autres vieilles structures obsolètes oubliées et parfois même illégalement squattées. Mais on sait malheureusement que bon nombre de structures inscrites au patrimoine immobilier communal, dont des espaces verts, des marchés couverts, des cinémas, des crèches, des écoles, des parkings, , deux hôtels, des locaux commerciaux et même un centre équestre, bel et bien inventoriés et enregistrés dans les anciens sommiers de consistance, n’ont jamais pu étre pris en charge avec rigueur et efficacité. Malgré les efforts et surtout le courage, de quelques rares gestionnaires de passage, élus aux commandes municipales et voulant assainir l’état des lieux et redresser la situation, bien trop de dossiers demeurent à ce jour en instance dans cette arène municipale livrée durant les décennies sombres de l’ancien système de gouvernance à l’anarchie, à la prédation, et à l’éloge des tatonnements. L’exemple des 18 anciennes salles de cinéma inscrites au sommier de consistance de la mairie oranaise illustre on ne peut mieux les dérives et la régression fatale enregistrée par ces anciennes belles structures culturelles attribuées en concession et le plus souvent transformées en salle de fêtes, cafétérias, et autres services, quand elles ne sont pas abandonnées en état de ruine avancée. Comme c’est le cas pour la salle de cinéma ex- Le Rex sur l’avenue d’Oujda ou celle de l’ex-Escurial sur le Bd Emir abdelkader. Une salle que l’on dit en chantier de rénovation depuis déja près de neuf ans. Recenser régulièrement les biens et les actifs est une bonne chose, mais assurer leur entretien, leur valorisation et leur rentabilité serait encore une bien meilleure chose…
Par S.Benali