Citoyenneté et respect de l’environnement
Canettes vides, bouteilles, sachets en plastique, ordures et même couches pour bébés font partie du décor de nombreuses plages de la corniche oranaise. Notamment celles de la Daira d’AIn El Turk déja bien affectées par les déversements d’eaux usées vers la mer et les multiples fléaux urbains des constructions sauvages et des baraques de bidonvilles. Un état des lieux souvent dénoncé par les journalistes de la presse locale qui se demandent comment éradiquer ce phénomène désespérant installé en banalité quotidienne malgré les annonces et les efforts des pouvoirs publics en lutte contre toutes ces dérives.
Il est vrai que les comportements et les pratiques de certains énergumènes, qui foulent aux pieds les règles du savoir vivre ensemble et ignorent le concept même de civisme et de responsabilité citoyenneté ne peuvent qu’offusquer et irriter les agents et élus municipaux en charge de l’entretien et du nettoyage du cadre urbain. On sait que l’abandon de déchets alimentaires parfois enfouis sous le sable de la plage, ou le simple jet nonchalant d’un mégot de cigarettes relèvent, sous d’autres cieux, d’un grave délit d’atteinte à l’environnement sanctionné par de lourdes amendes.
Ce phénomène, propre à un élan de «décivilisation» est parfois expliqué par des sociologues à travers le fameux concept du «syndrome de la vitre cassée» et non réparé depuis longtemps.
Un premier sachet d’ordures non ramassé peut en effet, avec le temps, entraîner la formation d’une mini décharge sauvage qui ne dérangera pas grand monde parmi les responsables concernés ni même les habitants riverains du site, habitués à ces formes de clochardisation. Comment alors éradiquer ce phénomène qui ne cesse de s’incruster depuis des décennies ? Des experts et des observateurs avisés estiment que le début de solutions réside avant tout dans l’assainissement du système de gestion globale du cadre urbain de toutes les défaillances, les carences, les dérives et les paradoxes chroniques qui entravent son bon fonctionnement.
Il s’agit par ailleurs de mettre en œuvre une véritable stratégie d’éducation, de sensibilisation et de mobilisation autour des valeurs de la citoyenneté et du respect de l’environnement. Une démarche qui doit cependant reposer sur des acteurs compétents, intègres et crédibles formant les cellules de base de la société civile à travers les quartiers et les cités d’habitat. On sait, hélas, que les initiatives louables jusqu’ici engagées à Oran se sont toujours heurtées à la fatalité des échecs et des renoncements orchestrés à chaque fois par d’obscurs prédateurs véreux qui ne peuvent exercer leur talent que dans l’anarchie et le chaos… Ainsi va Oran.
Par S.Benali