Conseil de sécurité/cessez-le-feu à Ghaza : les efforts de l’Algérie commencent à porter leurs fruits
L’adoption par le Conseil de sécurité de l’ONU d’une résolution exigeant un cessez-le-feu à Ghaza, initiée par l’Algérie et appuyée par les autres membres élus, est le fruit de grands efforts déployés par la diplomatie algérienne et s’inscrit aussi dans le cadre des initiatives de la communauté internationale visant à faire cesser l’agression sioniste contre le peuple palestinien.
Conformément aux directives du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, l’Algérie, par le biais de sa représentation permanente auprès de l’ONU, n’a ménagé aucun effort depuis son accession, début 2024, au Conseil de sécurité en tant que membre non-permanent, pour mettre fin à l’injustice que subit le peuple palestinien sous occupation notamment à Ghaza, en proie à une agression génocidaire sioniste depuis six mois.
Ainsi, la mission diplomatique algérienne à l’ONU a convoqué depuis janvier plusieurs réunions au Conseil de sécurité consacrées à la Palestine et en particulier à la situation à Ghaza, et ce dans le cadre des efforts de l’Algérie pour faire entendre, haut et fort, la voix du peuple palestinien au sein de cet organe central de l’ONU.
Cependant, le Conseil de sécurité a, maintes fois, échoué à appeler à un cessez-le-feu immédiat dans la bande de Ghaza, suite au veto opposé par les Etats-Unis, notamment lors du vote sur un projet de résolution présenté en février dernier par l’Algérie dans ce sens.
Cet énième échec du Conseil n’a pas dissuadé l’Algérie qui, par la voix de son représentant permanent à l’ONU, Amar Bendjama, avait réaffirmé sa détermination à revenir au Conseil au nom de la Nation arabo-musulmane et des hommes libres de par le monde, pour exiger l’arrêt du bain de sang en Palestine.
« Nous ne nous arrêterons pas tant que ce Conseil n’aura pas assumé son entière responsabilité et appelé à un cessez-le-feu, car notre volonté est de fer et notre détermination est inépuisable », avait dit alors l’Ambassadeur.
Fidèle à ses engagements, l’Algérie a frappé de nouveau aux portes du Conseil de sécurité et y a mené d’intenses négociations ces deux derniers jours, au cours desquels elle a rédigé une proposition succincte traitant des éléments les plus complexes, y compris un cessez-le-feu immédiat conduisant à un cessez-le-feu permanent, la libération de tous les détenus et la garantie de l’acheminement de l’aide humanitaire et des besoins médicaux.
Et la résolution initiée par l’Algérie, appuyée par les autres membres élus, a enfin été adoptée lundi par le Conseil de sécurité par un total de quatorze voix pour, suscitant ainsi un profond soulagement, aussi bien des Palestiniens que de la communauté internationale choqués par les « horreurs » à Ghaza où des milliers de martyrs et de blessés ont été dénombrés, en majorité des femmes et des enfants.
Outre un cessez-le-feu immédiat à Ghaza pendant le mois de Ramadhan, la résolution insiste sur la nécessité urgente d’étendre l’acheminement de l’aide humanitaire aux civils et de renforcer leur protection dans l’ensemble de la bande de Ghaza, et exige à nouveau la levée de toute entrave à la fourniture d’une aide humanitaire à grande échelle, conformément au droit international humanitaire.
La Palestine, membre à part entière de l’ONU, revendication constante de l’Algérie
L’adoption de la résolution sur un cessez-le-feu à Ghaza se veut ainsi un message clair au peuple palestinien: « la communauté internationale, dans toutes ses composantes, ressent vos souffrances et ne vous a pas abandonné », a tenu à préciser M. Bendjama, après le vote.
Et selon lui, l’adoption de cette résolution « n’est que le début du chemin vers la réalisation des aspirations du peuple palestinien », car l’Algérie, qui a fait de la cause palestinienne sa préoccupation principale et le fil conducteur de toutes ses actions depuis son entrée au Conseil de sécurité, « retournera à nouveau au Conseil de sécurité pour poursuivre ses efforts afin que l’Etat de Palestine accède à la place qui lui sied en tant que membre à part entière et souverain de l’ONU ».
Dans le même contexte, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, M. Ahmed Attaf, avait affirmé, lors de sa visite début mars au Caire (Egypte), que l’Algérie, sur instructions fermes du président Abdelmadjid Tebboune, poursuivra ses efforts et démarches et mènera d’autres tentatives jusqu’à ce que le Conseil de sécurité assume ses responsabilités envers le peuple palestinien « pleinement et sans ambages ».
L’Algérie appelle à « entreprendre les démarches nécessaires pour permettre à l’Etat de Palestine, pays frère, de devenir membre à part entière de l’ONU », avait-il ajouté, relevant que cette « demande n’est plus confinée au champ palestinien ou arabe, mais dépasse largement ce cadre après avoir été prônée par le Mouvement des non-alignés (MNA), l’Union africaine (UA) et l’Organisation de la coopération islamique (OCI) ».
Le président de la République a, maintes fois, rappelé au monde la revendication constante de l’Algérie pour octroyer à la Palestine la qualité de membre à part entière au sein de l’ONU.
Dans son allocution lors des travaux de la 78e Assemblée générale de l’ONU, tenue en septembre dernier, le président de la République avait réitéré son appel à la tenue d’une Assemblée générale extraordinaire pour octroyer à la Palestine la qualité de membre à part entière de l’AG de l’ONU, rappelle-t-on.