Oran Aujourd'hui

Déficit d’expertise, de compétences et d’engagement

Les Oranais se souviennent encore de cet ancien wali d’Oran qui annonçait avec aplomb et certitude que tous les habitants du quartier des Planteurs seront relogés avant la fin de l’année 2012, qu’il n’y aura plus aucun bidonville à compter de 2013 et que même la crise du logement à Oran sera résolue dès l’année 2015… L’histoire allait ensuite montrer à quel point certains anciens décideurs du vieux système de gouvernance, n’hésitaient pas à user du mensonge et de la démagogie pour plaire aux gardiens du temple et conquérir des privilèges.

A ce jour, en 2024, ni le fameux projet de restructuration du quartier des Planteurs, ni celui de la réhabilitation du site urbain historique de Sidi El Houari, ni encore moins l’éradication du fléau des bidonvilles irréductibles, la démolition des vieilles bâtisses menaçant de s’effondrer, la restauration et la préservation d’anciennes mosquées et monuments, et bien d’autres actions prioritaires inscrites au programme du développement local n’ont été menées à leur terme avec succès. Certes, il est vrai que de grands projets ont été réalisés à Oran en matière d’infrastructures sanitaires, hôtelières, routières et sportives permettant d’atténuer quelque peu les grands déficits cumulés dans tous les domaines par la métropole oranaise.

Malheureusement, en matière de gestion de la croissance urbaine et des espaces publics, d’entretien, de maintenance et d’embellissement du cadre urbain, et d’autres missions élémentaires d’assainissement nécessitant l’ordre et la rigueur, trop de déficits et de retards sont enregistrés à travers les communes de la wilaya. La semaine dernière, au quartier de haï el Yasmine 2, des pistes poussiéreuses en été et boueuses en hiver, en attente depuis une vingtaine d’années d’un revêtement de bitume et de trottoirs ont fait l’objet de travaux de bitumage au grand soulagement des riverains.

A ce jour, beaucoup s’interrogent sur les raisons qui ont conduit ces cités composées d’immeubles LSP construits depuis l’année 2006 à rester dans cet état de clochardisation, dépourvu de voies routières et de commodités urbaines. Aujourd’hui ces routes ont certes goudronnées, mais sans aucun bornage de la chaussée par des trottoirs dûment aménagés. Même les bouches d’égout au milieu de la chaussée dépassent le niveau de la route bitumée, ce qui constitue un risque évident pour les véhicules. Des «détails» disent certains élus concernés par l’aménagement du site urbain, mais des détails qui reflètent surtout l’anarchie et la médiocrité dans la programmation et la réalisation des actions liées à la gestion de l’environnement et à l’embellissement du cadre urbain.

La gestion des déchets ménagers, des routes, des trottoirs, des parkings, de l’éclairage, des marchés, des crèches, des gares, du chauffage des écoles, des panneaux publicitaires,… sont autant de dossiers courants qui souffrent de déficits d’expertise, de compétences, et parfois même d’intégrité et d’engagement… Ainsi va Oran.

Par S.Benali

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