EDITO

Des attitudes à géométrie variable

L’attitude de Paris vis-à-vis de la question des kidnappings et l’arrestation de ses ressortissants français à l’étranger est on ne peut plus «généreuses». Plus encore, l’Elysée a réussi la libération de beaucoup de citoyens français, contre paiement de rançons. Cela lorsqu’il s’agit de citoyens kidnappés en Afrique. Régulièrement on entend parler de versement de sommes de plusieurs millions d’Euros, assorti de la libération de nombre de dangereux terroristes. Le seul objectif de Paris, pleinement assumé d’ailleurs, est la sauvegarde de la vie de Français. On peut applaudir à cette détermination française de défendre les intérêts et la vie de concitoyens, comme si elle était le bien le plus précieux de la république. Le pouvoir français ne manque jamais de s’acharner sur les pays qui emprisonnent des Français pour n’importe quel motif et tente systématiquement d’en faire des victimes aux yeux de l’opinion internationale. On voit cela en Iran, en Russie, au Vénézuela, mais jamais dans un pays occidental. Pourtant, cela s’est produit à maintes reprises et l’Elysée a gardé un silence coupable, voire lâche dans le cas de ce cadre supérieur d’Alstom condamné à 5 ans ferme par le Justice américaine, parce qu’il refusait un deal qui allait à l’encontre des intérêts de l’entreprise française. Cette attitude capitularde lorsqu’il est question d’une puissance qui dicte ses ordres au pouvoir français n’est pas un fait unique. Bien au contraire, c’est même une pratique courante. L’actualité dramatique au Proche Orient nous en donne une preuve tangible de ce que vaut un Français, selon qu’il a affaire à certains pays plutôt qu’à d’autres. Sachons donc que deux Français ont été tués dans les frappes israéliennes au Liban. C’est le ministère des Affaires étrangères du pays qui l’annonce très officiellement. Et comme toute réaction, le Quai d’Orsay se contente de confirmer ces morts violentes et demande «plus de détails ultérieurement». Pourtant, il y a une semaine, une Française de 87 ans est décédée après une « forte explosion » dans un village du sud du Liban. De qui se moque-t-on ? Il y a, en réalité, dans cette affreuse guerre que l’entité sioniste impose à l’humanité entière, un arrière goût d’humiliation de cette même humanité. Et plus particulièrement aux alliés de l’entité génocidaire. Ces derniers découvrent que leurs ressortissants ne valent pas plus cher que les Palestiniens. et pour toute réaction, ils attendent «plus de détails ultérieurement».

C’est toujours révoltant de faire ce genre de constat, mais il faut convenir d’une chose, la mobilisation de la sphère médiatico-politique occidentale est conditionnée par l’origine du pays agresseur. Un Européen de souche a un traitement privilégié, mais pas n’importe où. Il y a des contrées où il ne vaut rien. Cela doit attirer l’attention de l’opinion publique occidentale…

Par Nabil.G

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