Des centaines de kilos de volaille avariée saisis chaque semaine dans des camions de livraison
La semaine dernière à Oran, une tentative de commercialisation de pas moins de 2 228 kg de viande blanche et 80 kg d’abats impropre à la consommation a été mise en échec par la brigade de l’environnement du groupement de la gendarmerie nationale d’Oran. La marchandise a été saisie à bord de deux camions frigorifiques. Deux jours avant, une quantité de viande blanche avariée de plus de 237 kg de poulet impropre à la consommation, a été saisie par les services d’hygiène de la commune de Hassi Bounif assistés par les éléments de la gendarmerie. Une opération déclenchée suite à des informations indiquant que d’importantes quantités de poulet impropre à la consommation étaient stockées dans une habitation située à Haï Chahid Mahmoud.avant d’être écoulée sur le marché de la consommation.
Durant le seul mois d’octobre écoulé, pas moins d’une dizaine d’opérations de saisie de viande de poulet avariée et dangereuse pour la consommation humaine ont été enregistrées à travers les communes de la wilaya oranaise. Des «opérations de saisies», inscrites en faits divers sur les colonnes des journaux locaux, mais qui illustrent bien l’ampleur de ce nouveau fléau liée à la commercialisation de viande avariée et à la mise en danger de la santé des citoyens.
Bon nombre d’acteurs sociaux, dont des représentants de l’association de la protection du consommateur, des élus locaux, des vétérinaires, et bon nombre de citoyens affichent de plus en plus sur les réseaux sociaux leur colère et leur peur face à ces scandaleuses pratiques de mise sur le marché de produits périmés, notamment de «poulet avarié» par des acteurs visiblement «structurés» en bandes mafieuses organisées.
Car la majorité des opérations de contrôle et de saisie de viande impropre à la consommation, menées durant ces deux derniers mois, ne visaient pas simplement l’état de l’hygiène et de propreté dans une petite boucherie, mais concernent de très grandes quantités de produits avariés, parfois plus de deux tonnes de viande blanche transportée dans des camions frigorifiques.
Des contrôles, des fouilles et autant de saisies ont permis aux inspecteurs de constater l’absence des conditions réglementaires d’hygiène dans le stockage, la conservation et le transport du produit, et surtout l’existence de certificat vétérinaire marquant la traçabilité et la conformité de l’abattage des poulets. Ce qui n’a pas manqué de soulever des questionnements sur l’origine précise de cette viande de volaille impropre à la consommation. Ouvrant ainsi la porte à des rumeurs et des spéculations faisant état de «complicités» parmi des employés activant dans le secteur des unités d’élevage et d’abattage de volaille.
Un secteur qui nécessite lui aussi des contrôles des normes d’hygiène et de qualité en matière de préparation et de conditionnement des produits à commercialiser à toutes les étapes de production. Comment expliquer que de grands camions frigorifiques puissent transporter des centaines de kilos de volailles avariées sans détenir le moindre certificat vétérinaire et autorisation sanitaire pour le transport et la livraison d’un tel produit ?
Par S.Benali