Des comportements indignes des aspirations à la modernité
Selon un journal de la presse locale, le président d’un comité de quartier aurait déposé une plainte auprès des services de police pour des coups et blessures que lui aurait infligés le délégué du secteur urbain El Emir au centre ville d’Oran.
Des commentateurs sur les réseaux sociaux indiquent que le plaignant aurait été violemment frappé et injurié par le gestionnaire municipal, ce qui aurait conduit les élus aux commandes à procéder à la mutation du chef de secteur urbain au même poste à la tête d’une autre délégation communale.
Ce fait divers aux contours incertains a malgré tout suscité sur la toile une vague d’indignation parmi bon nombre d’Oranais outrés par des pratiques et des comportements jugés indignes du statut d’élu devant répondre aux attentes et aux besoins des citoyens, notamment en matière d’amélioration et d’embellissement du cadre urbain.
Selon certains témoignages, le président du comité de quartier qui aurait déposé plainte avait sèchement interpellé le gestionnaire du secteur sur un dossier en instance depuis longtemps.
Sans entrer dans les détails de l’affaire en question, on ne peut que s’interroger sur cette fâcheuse tendance de certains acteurs élus à tomber rapidement dans le piège de la violence verbale et physique envers des administrés qui parfois ignorent il est vrai les règles de la politesse et du respect dans la communication et le savoir vivre.
Mais les mauvaises langues locales, qui s’empressent de dire «Chassez le naturel, il reviendra au galop», soulignent que ce genre d’altercations entre élus municipaux et citoyens sont de plus en plus fréquentes, reflétant sans nul doute une détérioration du climat de confiance et un recul constant de la crédibilité des gestionnaires municipaux.
Bon nombre d’Oranais pointent du doigt le fait que la métropole oranaise semble plutôt «boudée», voire ignorée, par les véritables élites sociales, politiques, intellectuelles et universitaires que compte la ville et sa proche région.
Beaucoup espéraient voir un jour à la tête de la gouvernance locale une personnalité connue pour son parcours de grand gestionnaire, d’illustre homme d’affaires, ou d’homme politique reconnu.
Contrairement à d’autres métropoles, sous d’autres cieux, ou même des ministres et des hommes d’Etat se disputent parfois une municipalité, la Commune d’Oran ne reste gouvernée qu’à travers le résultat des courses politiciennes partisanes désertées par des élites compétentes.
Malgré les efforts louables et indéniables de quelques responsables et élus aux commandes, la Commune reste ainsi souvent piégée par des pratiques et des comportements indignes des aspirations au progrès et à la modernité.
Par S.Benali