Des dossiers installés en fléau irréductible
Certains, parmi les anciens walis, qui ont tenté d’apporter des solutions et de vrais remèdes aux dérives et aux dysfonctionnements constatés dans la gestion et la maintenance du cadre urbain, avaient vite compris que rien de positif ne pouvait être accompli sans la mise en oeuvre d’une sérieuse politique d’assainissement et de lutte implacable contre les convoitises et la prédation qui attisent la course à l’occupation du patrimoine foncier, sous toutes ses formes. Bien conscients des difficultés à pouvoir juguler des fléaux hérités par des années de laxisme et de passe-droit, d’anciens walis en poste ne pouvaient, au mieux, que répondre à la feuille de route imposée en matière de consommation des crédits et de livraison de projets, notamment pour les opérations de relogement. Mais rares, très rares, furent ceux qui ont essayé de conjuguer cette «obligation de résultat» dictée par le pouvoir central avec une démarche de gestion basée sur une étude et une expertise de l’état des lieux, des besoins et des priorités dans tous les domaines. Des décennies durant, la ville d’Oran allait cumuler des lacunes et des inepties héritées par une pseudo-stratégie de croissance urbaine axée sur le seul culte des tâtonnements et des médiocres improvisations.
Il est vrai que de grands projets ont été réalisés dans bon nombre de domaines de la santé à l’hôtellerie en passant par les transports et le réseau routier. Des espaces urbains à l’est de la ville ont été aménagés et valorisés. Mais , à défaut de miser sur une stratégie cohérente d’extension et de croissance urbaine, les décideurs locaux restent surtout préoccupés par la consommation au pas de charge des crédits accordés au développement et par la gestion des principaux dossiers «hérités» de leurs prédécesseurs, tels que la collecte des ordures ménagères, la maintenance urbaine, le logement, le vieux bâti, les édifices et monuments historiques qui tombent en ruine, les infrastructures scolaires et sanitaires, le transport, les extensions urbaines anarchiques, et bien d’autres dossiers récurrents installés à Oran en fléau irréductible…
Par S.Benali