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Le casse tête chinois du déversement des eaux usées à Aïn El Turck:
Des habitants incommodés dénoncent la recrudescence du phénomène

Le déversement des eaux usées sur les plages de la prestigieuse contrée côtière d’Aïn El Turck a tendance à prendre des proportions démesurées et ce, avec toutes les répercussions négatives sur la santé publique notamment en ces temps de pandémie du Covid-19.

Il importe de signaler à ce sujet qu’un rapport accablant, récemment établi par de la direction du tourisme de la wilaya d’Oran, a illustré à travers un réquisitoire la décriée gestion sur ce volet, relatif à ce répugnant phénomène, qui n’a jamais pu être endigué. En effet, le rapport de la direction du tourisme, a fait ressortir le risque que laisse planer le déversement des eaux usées dans la mer. Le tableau noir dressé sur l’état de délabrement des accès vers la plage, l’écoulement en continu des eaux usées, renseigne on ne peut mieux, sur la situation d’abandon et de déliquescence entretenue depuis des années, qui prévaut dans cette contrée côtière.
Un état de fait, qui risque de se compliquer davantage, d’autant plus que l’Etat ne fournit plus les équipes d’Algérie-Blanche pour assurer l’entretien des plages. Les APC doivent désormais trouver d’elles-mêmes les moyens pour assurer cette tâche, peu aisée, durant la saison estivale eu égard au considérable rush des vacanciers. Cependant, il convient de noter que la question sur la santé publique, surgit à chaque veille de la saison estivale depuis des années comme un spectre, mais qu’on évite d’aborder en profondeur pour ne pas secouer le cocotier et provoquer ainsi la panique chez les vacanciers notamment en ces temps de crise sanitaire. Il est nécessaire de signaler aussi que les coliformes fécaux, provenant des eaux usées, constituent un danger pour la santé publique. Outre les gros pollueurs que sont les bains maures et les douches, les garages de lavage de voitures sont venus ajouter leur grain de sel dans cette pollution qui ne dit pas son nom. Le nombre de ces derniers s’est accru de manière drastique, et figurent parmi les principaux pollueurs en raison des produits chimiques utilisés pour le lavage.
La cerise sur le gâteau s’identifie à travers les constructions illicites comptabilisées par milliers, et non raccordées aux réseaux d’assainissement. Un phénomène dans un phénomène. Toujours est-il que ce piètre état de fait semble avoir tendance à se banaliser et ce, à la faveur d’un flagrant laisser faire additionné à l’indifférence manifeste des uns et des autres.
Après avoir au préalable saisi les responsables locaux concernés, quelques mois auparavant, des habitants de la localité de St Roch ont pris attache avec notre journal pour signaler ce déplorable massacre de l’environnement.
En effet, selon le constat établi sur la plage de cette localité, un véritable ru d’eaux usées dégageant une odeur nauséabonde se déverse directement dans la mer. Un liquide visqueux et noirâtre, exhalant des effluves pestilentiels, recouvre l’eau de mer dans toute cette zone et ce, au grand dam des habitants.
« Ce ruisselet d’eaux usées véhicule non seulement toutes sortes de maladies endémiques mais constitue encore un lieu favorable de reproduction pour toutes les espèces d’insectes, qui envahissent nos maisons. « Nos doléances demeurent malheureusement sans aucune suite », ont fait remarquer avec amertume et répulsion nos interlocuteurs avant de renchérir « toute la saison estivale risque d’être gâchée si aucune action n’est entreprise en urgence pour mettre un terme à ce massacre écologique ».
Il est utile de noter dans ce sordide contexte, qu’à l’instar de St Roch plusieurs autres plages de la daïra d’Aïn El Turck sont touchées par ce phénomène, qui est à l’origine, entre autres, d’affections dermiques.

Rachid Boutlélis

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