Des projets lancés et attendus depuis de nombreuses années…
Lors d’une émission de la chaîne de télévision nationale «Canal Algérie » diffusant en langue française, le wali d’Oran a eu l’occasion de revenir sur les grands projets réalisés ou en cours d’achèvement et qui constituent, a-t-il souligné, un «avancement extraordinaire» dans la voie du développement et du progrès de la wilaya oranaise.
Le responsable local a évoqué notamment les infrastructures sanitaires nouvellement réceptionnées à Oran, la station de dessalement d’eau de mer de Cap Blanc qui sera, a-t-il dit, mise en service en décembre 2024, la nouvelle route pénétrante au port d’Oran, l’extension de l’usine de transformation d’acier à Bethioua, la mise en service de l’usine de véhicules de la marque Fiat, la relance des investissements, l’assainissement des vieux dossiers bloqués ainsi que l’aménagement des zones industrielles.
«Nous sommes contents et fiers, a souligné le wali d’Oran, de tous ces acquis qui font de la ville d’Oran un pôle sanitaire et industriel important».
On peut en effet applaudir aux réalisations enregistrées depuis ces dernières années, sans pour autant tomber dans un triomphalisme faisant l’impasse sur les nombreux dossiers de gestion en instance parfois depuis plus de quatre décennies.
Sur les réseaux sociaux, les mauvaises langues locales se sont demandé pourquoi le wali d’Oran aurait, selon eux, boudé les journaux et les médias locaux en préférant accorder des interviews à des supports d’information éloignés du terrain de proximité oranais.
Il est vrai que certains grands projets et réalisations évoqués ont un impact non seulement sur l’économie de la région mais aussi sur toute la dynamique nationale de développement.
Malheureusement aucune question concernant la gestion, l’aménagement et l’embellissement urbain de la Cité oranaise n’a été posée au wali, notamment les retards et les échecs enregistrés en matière de restauration et de préservation de certains monuments historiques, d’entretien du cadre urbain et des espaces verts, de maintenance des routes et des trottoirs, de la signalisation routière et surtout de la gestion du vieux bâti qui s’effrite et de la restructuration urbaine des anciens quartiers de Sidi El Houari et des Planteurs…
Des sujets «orano-oranais» qui ne mériteraient donc pas d’être évoqués dans un débat animé par une chaîne de télévision nationale, et qui ne vise semble-t-il qu’à glorifier l’achèvement et la réception annoncée de grands projets lancés et attendus depuis déjà de nombreuses années, mais qui ‘il faut le reconnaitre, ont pu être menés à terme lors de ces trois dernières années.Pour les terrasses de café installées sur le trottoir, on sait que le gérant doit déposer auprès des services communaux une demande pour une autorisation d’exploitation d’une partie de l’espace.
En cas d’avis favorable, le commerçant doit signer un contrat et verser une redevance bien utile aux services financiers de l’APC qui souffre on le sait d’un déficit chronique alarmant.
Mais pour bon nombre d’observateurs de la scène locale, aucune mesure rigoureuse de contrôle et de suivi de la gestion de ces espaces publics n’a été sérieusement mise en oeuvre par les équipes municipales successives pour plusieurs contraintes endogènes liées au système global de gestion des affaires locales.
Tout comme le commerce informel que l’on tente d’éradiquer depuis des décennies, ou l’occupation illégale de vieilles bâtisses inscrites à la démolition, ou les anciens marchés couverts désertés par les marchands, ou encore les espaces verts de proximité dans certaines cités transformés en décharge sauvage, le squat illicite des espaces publics ne saurait étre éradiqué par la seule vertue d’une «commission mixte» aussi compétente soit-elle…
Un grand travail de mobilisation, de sensibilisation et d’éducation à la citoyenneté reste nécessaire afin d’atténuer quelque peu la déstructuration et la régression sociale favorisée par le laxisme, l’incompétence et le renoncement.
Par S.Benali