Des projets qui tardent encore à être concrétisés
Rétrospective: En 2012, il y a déjà 10 ans, l’entreprise italienne qui a été chargée de réaliser les travaux de restauration et de confortement du siège central de la Mairie d’Oran avait plié bagages, abandonnant le chantier, suite à un litige administratif et financier ayant abouti à une rupture du contrat et à une plainte devant la justice. Une première enveloppe financière de 60 milliards de centimes a été affectée à cette opération de restauration de l’un des plus célèbres édifices de la ville. Retenue, disait-on à l’époque, pour «son savoir faire et son expérience en ce domaine», cette entreprise dite de restauration des anciens édifices aurait été «victime» des lourdeurs et des dysfonctionnements qui pèsent sur les procédures de paiements des travaux dans le cadre des marchés publics. Un retard important a donc été enregistré dans le règlement de la première tranche de travaux réalisés durant la première année, ce qui n’a pas manqué d’inquiéter, et de pénaliser, la trésorerie de l’entreprise. Plus tard, un opérateur algérien, connu pour son sérieux et son dynamisme, allait reprendre les travaux sur la base d’un nouveau marché. Mais achèvement d’une première tranche comprenant la restauration des façades extérieures, le chantier s’est arrêté et les travaux de réhabilitation et d’aménagement des locaux et murs intérieurs se font toujours attendre. En attendant, le projet de centre culturel réalisé dans l’enceinte de l’ancien grand magasin «Le prisunic» sur le Bd Emir Abdelkader continue de servir de siège au bureau du Maire et de son cabinet. Un provisoire qui dure depuis une décennie, et qui ne semble nullement gêner ou déranger les responsables locaux de passage au chevet de la ville d’Oran. Les retards enregistrés dans la restauration du siège historique de la Mairie semblent confirmer la triste fatalité toujours évoquée dans les jérémiades des mauvaises langues locales qui n’oublient pas l’histoire et le parcours de presque tous les grands projets urbains initiés et lancés durant ces dernières décennies. A l’image du grand Hôpital universitaire de l’USTO, qui a mis vingt ans avant de voir le jour, du projet MAO d’adduction en eau potable à partir du Gargar et de l’usine de dessalement aujourd’hui en baisse de régime, du très long et scabreux parcours du projet de la grande Mosquée d’Oran, de la carcasse en béton de l’ex-Hôtel Château-neuf qui depuis quarante ans nargue toujours le regard des Oranais, de la pénétrante routière le long de la frange marine qui cherche encore son point d’ancrage au réseau routier du centre ville, et de bien d’autres projets d’aménagements urbains qui tardent encore à être concrétisés, malgré les discours officiels et les certitudes affichées…
Par S.Benali